Les vacances du printemps seront réduites d’une semaine. Les cours seront dispensés les samedis. Les sujets d’examen ne porteront que sur les cours effectivement dispensés.
Organisation des cours supplémentaires et probable prolongement des journées des cours.
Voilà en quoi consiste la stratégie de Benbouzid pour rattraper le retard généré par la grève des syndicats autonomes… Mais qu’en pensent les enseignants et aussi… les élèves ? En tous cas, les enseignants estiment qu’ils ont besoin de 3 ans pour venir à bout de ce retard.
L’éducation nationale reprend ses droits. Après la pluie, le beau temps ; après la turbulence, place à la sérénité et à la reprise des cours. Logique. Les établissements scolaires retrouvent leurs habitudes. Retrouvailles entre les élèves et leurs enseignants après un « divorce » forcé de deux semaines. Une évidence : le cursus scolaire a subi un sérieux coup.
La grève des syndicats n’est pas sans laisser des conséquences on ne peut plus fâcheuses. La situation n’est guère reluisante. Un retard considérable est enregistré. Les pédagogues n’ont pas à emprunter des chemins sinueux pour soutenir que la mission de rattraper le temps perdu n’est pas une sinécure.
Il faut au moins deux mois supplémentaires pour remettre les pendules à l’heure. Alors qu’il ne reste de l’année scolaire qu’un laps de temps très court, avant les dates fatidiques des examens, notamment le baccalauréat qui se profile d’ores et déjà à l’horizon. Un véritable plan Orsec est plus que jamais réclamé.
RÉDUIRE LES VACANCES… UN CHOIX DE LUXE
La tâche est ardue. L’épreuve est vraiment compliquée. Le premier responsable du secteur de l’éducation nationale en est conscient. Et ce n’est pas les propositions qui manquent : le département de Benbouzid semble avoir concocté un plan d’action.
Celui-ci se résume en une batterie de mesures à même de panser un tant soit peu les plaies recensées jusque-là. Autrement dit, minimiser, un tant soit peu, les pertes d’une année pas comme les autres.
C’est ainsi qu’une semaine sera déduite des vacances du printemps prévues le 17 mars courant. Et ce n’est pas tout : les cours seront dispensés durant un mois tous les samedis, jusque-là considéré journée de repos hebdomadaire. Il sera, également, question d’organiser des cours supplémentaires, notamment pour les classes d’examens.
Le ministère de l’Éducation devra se concentrer, à partir de la semaine prochaine, sur l’accompagnement psychologique des élèves ayant souffert de cette situation et le contrôle des établissements éducatifs. Objectif : éviter la surcharge et la précipitation, précise Benbouzid, tout en affirmant que les sujets d’examen ne porteront que sur les cours effectivement dispensés. Qu’en est-il de la réaction des syndicats ?
LES PROPOSITIONS DES PÉDAGOGUES
Les partenaires sociaux sont partagés quant aux propositions de Benbouzid. Si le Syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST) adhère à cette stratégie, il n’en est pas de même pour les autres syndicats, en l’occurrence le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) qui par la voix de son porte-parole, Achour Idir, ne veut plus entendre parler de l’utilisation de la période des vacances qui revient de droit aux élèves et autres enseignants.
Selon, lui, il est temps pour tout un chacun de reconnaître que cette année est perturbée et que les chances de récupérer le temps perdu sont minimes voire même impossibles, de par l’ampleur du retard dans l’avancement des programmes.
Pour lui, il en faut trois (3) ans pour y remédier, c’est-à-dire récupérer les cours. Ce qui n’est pas le cas pour Meziane Meriane, coordinateur du SNAPEST, pour qui la récupération reste possible pour peu que des concessions soient faites de la part des enseignants et des élèves.
Pour lui, outre cette démarche, la tutelle doit procéder au prolongement d’une demi-heure, les journées des cours à partir du mois d’avril. Le choix du mois n’est pas fortuit mais il est motivé par le fait que durant ce mois les jours sont plus longs et le soleil se couche tard. Donc, selon lui, la chose semble somme toute possible.
ET LES ÉLÈVES DANS TOUT ÇA ?
Sans conteste, les élèves voient mal cette perspective. Pour eux, les vacances sont faites pour le repos et non pas pour les cours.
L’exemple le plus fiable en est la toute dernière décision du ministère de consacrer la première semaine des vacances de l’hiver pour la récupération des cours du fait de la première grève des syndicats. Constat : les enseignants ont trouvé toutes les peines du monde à convaincre les élèves à rejoindre les bancs des classes en cette période.
C’est pourquoi, le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement du secondaire et du technique (CNAPEST), Messaoud Boudiba fera savoir que les élèves voient d’un mauvais oeil cette possibilité (étudier durant les vacances).
Amokrane Hamiche