Pour les animateurs de la CNCD-Oran, “le mouvement du 12 février doit nous conduire à une République qui ne laisse pas de place à des forfaitures telles que l’assassinat de Guermah Massinissa ou encore celle ayant poussé Mohamed Bouazizi à s’immoler par le feu”.
La logique d’enlever aux Algériens le droit de se rassembler et de marcher pacifiquement a été battue en brèche, hier, à Oran, par les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) lors d’une conférence de presse tenue au siège du Snapap.
”Quelles que soient les entraves, nous comptons pacifiquement mener à bien le rassemblement du 12 février, à Oran, à partir de la place du 1er-Novembre 1954”, ont martelé les animateurs de la Cncd-Oran. La libération des personnes arrêtées, la levée de l’état d’urgence ainsi que l’ouverture des champs politique, syndical, médiatique et associatif ont été relevées avec force par les animateurs.
“Nous sommes dans le mouvement du 12 février qui doit nous conduire à République qui ne laisse pas de place à des forfaitures telles que l’assassinat de Guermah Massinissa ou encore celle ayant poussé Mohamed Bouazizi à s’immoler par le feu”, affirment les animateurs (partis politiques, associations, ONG, jeunes, citoyens).
Solidaires des peuples égyptien et tunisien pour leur lutte pour un État de droit, les conférenciers ont insisté sur la nécessité d’une nouvelle ère politique en Algérie. “Il faut changer le système car le pays va à la dérive et à la déliquescence”, soulignant dans le même contexte la “jonction entre le Cncd, les jeunes et les citoyens de différents horizons”. La présence des étudiants reflète, on ne peut mieux, le prolongement du mouvement du 12 février à Oran qui n’a pas été autorisé bien que pacifique. “Les pouvoirs publics annoncent à cor et à cri que les rassemblements sont uniquement interdits à Alger alors que les autres wilayas sont également concernées par cette mesure coercitive”, déplore-t-on. “Pas plus tard que le 2 février, les services de la wilaya d’Oran ont refusé de réceptionner la demande pour le rassemblement du 12 février 2011”, précisent les animateurs.
Ces derniers enfoncent le clou, affirmant, preuves à l’appui, que le “summum de l’insolence a été atteint quand le fonctionnaire nous déclara que seules les zaouïas ont le droit de manifester”. Mettant en évidence la violation par l’état d’urgence depuis dix-neuf ans, de la Constitution et du pacte international des droits civils et politiques ratifiés pourtant par l’Algérie, les animateurs ont tenu à préciser que le rassemblement du 12 février est le prélude du changement et de la liberté en Algérie.