Aujourd’hui, le tir de la sonnette d’alarme sur une économie nationale qui ne sait plus quel chemin prendre ou l’issue honorable à emprunter, sur un dinar si déprécié battu au fil des jours par l’euro , sur une inflation si galopante et fort nuisible, et sur la balance d’un trésor public essoufflé et vidé de ses billets, ne semble inquiéter presque personne de cette classe en hors champs des réalités si amères du pays. Certains de sa composante, osent toute honte bue, réclamer la révision de leurs salaires dépassant tout entendement, avec en plus d’autres avantages aussi miroitants, malgré les affaires dorées qu’ils se payent au nom de la députation et des fortunes amassées de mandat en mandat. D’autres encore, censés être une élite si sage, n’hésitent point à embourber le climat par une grogne sociale qui cache mal ses desseins, sous le prétexte de nouvelles revendications salariales et de mieux être, en paralysant les hôpitaux et les écoles, sans aucune pitié pour ceux qui les fréquent. Par contre , elle parait juste résonner pour ces humbles gens, obligées de prévoir d’autres trous sur la ceinture pour la serrer encore et toujours et dont les jours ressemblent à des feuilles blanches, froissées par la colère et la frustration, sans date et sans entête. Des jours devenus des résidus de la veille, redevenus malheureusement des lendemains qui finissent par se transformer en bribes d’une vie en pièces détachées, semblables et indéfiniment non assemblables, ne ressemblant à rien, ne produisant rien, même pas un bout de film muet, sans le moindre couleur. Des jours, des mois, et des années, juste bons à congeler dans une mémoire verrouillée par la misère et les fins de mois si difficiles, en attendant de les décongeler ailleurs au contact d’une hypothétique chaleur humaine, que le triste sort de cette économie qui cherche désespérément une voie de garage pour se dépanner, ne peut plus leur promettre. Alors, pour qui sonne cette alarme, que le premier ministre ne cesse de tirer à la moindre occasion, pour alerter une société, dont certains feignent ne plus l’entendre et dépensent sans compter, et sans la moindre petite pensée pour ceux qui bataillent au quotidien pour des miettes de pain !
Ammar Laid