En marge de la présentation hier du rapport annuel de la banque d’Algérie, le député Abdelouahab Abdelhalim, du MSP, a interpellé le gouverneur de la Banque d’Algérie sur «un rapport» qu’aurait publié la banque française Société Générale Algérie (SGA) installée en Algérie depuis des années, «qui nuit gravement à l’image de l’Algérie, de son président, de son peuple et de son histoire».
Le rapport accablant publié à la mi-mai, qui aurait fait selon certaines sources l’objet d’excuses de la part du directeur de cette institution, a été vivement dénoncé par le mouvement MSP qui demande à la banque d’Algérie d’intervenir et de prendre les mesures qui s’imposent, pour «rendre sa dignité à l’Algérie et à son peuple». Le rapport, s’il provenait effectivement de la banque, est en effet une «insulte» qui nécessite l’intervention des plus hautes autorités de l’Etat pour «remettre les pendules à l’heure».
Politiquement, la banque française prédit dans le rapport carrément l’après Bouteflika, un président que «l’on a sorti de la dernière des poupées russes», qui a réussi en l’espace de 10 ans à «forcer une forme de consensus».
Pire, l’Algérie a démocratiquement renoué avec le totalitarisme, selon la banque qui estime que «tous les contre-pouvoirs ont disparu, plus d’opposition active», alors que les «islamistes font partie du système en place», un système qui repose pour la banque française sur le même schéma :
«un peuple qu’il faut calmer, des intégristes avec qui il faut partager et des démocrates qu’il faut savoir acheter». Gravissime assertion. Intitulé «société générale de quelle Algérie», le document qui comporte également des photos obscènes, parle d’une Algérie au bord de l’explosion, citant «une crise de logement que l’on n’arrive pas à endiguer», un taux d’échec scolaire important selon l’institution de l’Hexagone, «un chômage sans précédent et une misère qui se ressent dans les grandes villes».
«Le pays est riche mais la corruption fait rage», note encore le rapport qui évoque «le football rassembleur», mais galvanisant un peu comme la religion. «Entre le foot et la mosquée, les algériens vivent… drogués» écrivent les rédacteurs du document qui n’hésitent pas à afficher publiquement leur haine envers l’Algérie.
«Nous avons identifié que la société générale devait avoir son propre discours et un positionnement différenciant», notent-ils, en parlant de la stratégie de cette institution financière qui envisage pour se déployer
dans ce pays qu’elle accable «des conceptions print», c’est-à-dire que sa campagne «sera déclinée sur deux médias, presse et radio», expliquent les rédacteurs de SGA, qui décrivent l’Algérie économiquement comme ayant des «caisses pleines». «La pérennité n’est pas une valeur», selon la banque, qui compte donc prendre sa part du marché et…
Par S. Mekla