Pour que l’Algérie se hisse au rang des pays émergeants, 150 milliards de dollars pour la formation

Pour que l’Algérie se hisse au rang des pays émergeants, 150 milliards de dollars pour la formation
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En venant de publier son dernier livre, intitulé « La Décennie de la dernière chance », l’économiste Abdelhak Lamiri a livré, ce matin au forum du quotidien Liberté, sa vision de la politique économique devant permettre à l’Algérie de se hisser au rang des pays émergeants.

Dans son intervention, Abdelhak Lamiri a pris beaucoup d’exemple sur la stratégie économique de la Chine, la Malaisie, la Corée du sud, L’Inde et des pays de l’Europe de l’est comme la Pologne.

Comme la plus part des économiques qui se donnent raison pour leurs analyses, le conférencier n’a pas fait l’exception. Il se targue d’avoir prédit la situation économique actuelle de l’Algérie.

«Personne nous a donné raison lorsque nous avons attiré l’attention sur les choix économiques du pays », entonne l’invité du Forum qui se réjouit de voir aujourd’hui « les experts économiques partagent presque tous le même constat de l’échec des reformes économiques engagées par le pays ».

LG Algérie

« Injecter 500 milliards de dollars pour la relance de l’Industrie algérienne, comme il a été fait ces dernières années, signifie jeter de l’argent par les fenêtres », constate l’orateur qui prend l’exemple d’une entreprise publique, sans la citer, qui a été restructurée 6 fois sans qu’elle soit redressée. «Nous ne devons pas empêcher les entreprises de mourir. Les entreprises meurent et d’autres naissent », a-t-il dit.

« Si certaines entreprises performantes payent des impôts, des décharges, créent de la valeur ajoutée, d’autres sont en faillite, mais continuent de bénéficier des enveloppes financières pour les ranimer », a-t-il souligné.

Sur ce point, l’expert a émis des propositions qui doivent être adossées à une stratégie. « Nous avons inventé toute sorte de Fonds sauf le plus important », ironise le conférencier qui propose la création d’un Fonds de restructuration pour assurer le financement de la conversion des employés, des entreprises déficitaires en générateur d’emploi, en créant leurs propres entreprises.

Abdelhak Lamiri, qui n’a toujours pas obtenu une autorisation des pouvoir publics pour fonder sa propre université, mettra l’accent sur la formation de la Ressource humaine et le recyclage du personnel et des cadres pour en faire des compétences dotés de grandes capacités de gestion et d’organisation.

Selon lui, « la priorité de l’Etat est la formation et le recyclage de la ressource humaine. L’Etat doit réserver une enveloppe de 150 milliards de dollars uniquement pour le volet de la formation des ingénieurs et des cadres ».

Lors du débat, le conférencier a découragé la catégorie d’opérateurs qui limitent pour la convertibilité du dinar. « La convertibilité du dinar ne peut pas se faire dans les conditions économiques actuelles du pays », réplique-t-il au président du FCE, Réda Hamiani.

Par ailleurs, Abdelhak Lamiri tire, encore une fois, la sonnette d’alarme tout en donnant une chance minime à l’Algérie pour rejoindre la sphère des pays émergeants. Il prévoit à ce propos un scénario cauchemardesque pour l’Algérie, en cas de chute des prix des hydrocarbures.

Mahmoud Chaal