Pour protester contre sa cherté : Le poisson boycotté à Alger

Pour protester contre sa cherté : Le poisson boycotté à Alger
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Reconductible chaque semaine, cette journée de boycott a été décidée par l’Association des consommateurs, avec la contribution de 15 autres associations d’Alger. Elle est l’expression d’un ras-le-bol des Algériens, qui ne peuvent plus, dans leur majorité, s’offrir ce produit devenu hors de portée, qu’il fasse beau ou mauvais temps.

Cette journée de boycott  est reconductible chaque semaine, avec pour objectif de «dénoncer la hausse injustifiée des prix du poisson, particulièrement ceux de la sardine», a déclaré ce matin, le président de cette association joint par téléphone.

Même avec le retour du beau temps, le prix du poisson reste toujours inaccessible aux petites bourses. Ce produit, qui était considéré comme l’aliment du pauvre, devient une denrée de luxe, sachant que son prix frôlait les 800 DA, il y a quelques jours, c’est-à-dire l’équivalent du salaire journalier d’un simple fonctionnaire, a regretté Mustapha Zebdi. Cette journée est symbolique  mais elle est très significative, dans la mesure où les Algériens peuvent exprimer leur ras-le-bol face à cette situation qui a trop duré.

Ils  doivent agir tous pour faire «baisser les prix , qui ont augmenté sans cesse au cours de cette année. Les autorités  doivent également intervenir pour mettre fin à cette situation, mais aussi lancer un débat national autour de cette question pour répondre à certaines problématiques à l’origine de cette  envolée des prix du poisson en Algérie», poursuit notre interlocuteur. Parmi les causes de cette hausse, M. Zebdi évoque la pêche par la dynamite, qui entraîne une destruction de la flore végétale, l’éventuelle vente au large de la mer par des étrangers qui a un impact direct sur l’instabilité du marché et enfin le trafic des ressources halieutiques. L’association s’interroge sur les raisons qui poussent au détournement du poisson vers certains pays comme la Tunisie alors que le prix du poisson dans ce pays a atteint seulement les 200 DA le kilogramme ? Il citera l’exemple de la saisie, il y a deux ou trois jours, de 20 tonnes du poisson à destination du marché algérien. La campagne de boycott devrait avoir un effet positif sur le prix, selon notre interlocuteur. Lors d’une tournée effectuée ce matin au marché de Réda Houhou (ex-Clauzel),  nous avons constaté que le prix du poisson a légèrement baissé à 500 DA. Même à ce prix, il  reste «exorbitant»,  selon certains ménages qui nous disent avoir boudé spontanément  ce produit depuis belle lurette, sans attendre la campagne de boycott. Dans certains quartiers, tels que Tixeraïne , Birtouta et Birkhadem…, comme à l’accoutumée, c’est le rituel recours à la criée par des vendeurs ambulants, se vantant de la qualité et du prix affiché pour amadouer une clientèle qui se fait de plus en plus rare. Cependant, ce qui altère ce genre d’activité ce sont les conditions de vente, notamment le non-respect des mesures d’hygiène.

Samia Lounes