Pour plus d’institutionnalisation des relations entre la diaspora algérienne et le pays d’origine

Pour plus d’institutionnalisation des relations entre la diaspora algérienne et le pays d’origine

Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès, a plaidé dimanche depuis Marseille pour « plus d’institutionnalisation » des relations entre la diaspora algérienne et le pays d’origine.

S’exprimant devant un panel de compétences nationales établies dans le sud de la France, M. Babès a relevé que les initiatives prises par des membres de la communauté envers le pays d’origine, aussi bénéfiques soient-elles, sont « plus individuelles qu’institutionnelles ».



« Il faut que l’Algérie se donne absolument, dans les dix ans à venir, une politique affichée, institutionnelle avec la désignation d’acteurs préemptés et un échéancier très clair pour faire des projets portés par la communauté nationale à l’étranger des ‘succes stories’ », a-t-il affirmé lors d’un workshop auquel ont pris part le consul général d’Algérie à Marseille, Abdelhamid Saidi, et les consuls d’Algérie à Montpellier et Nice, respectivement Khaled Mouaki-Benani et Ali Redjel.

Le président du CNES répondait à des membres de la communauté nationale établis en France, essentiellement des chercheurs, des médecins et des industriels, dont les projets en Algérie n’ont pu être concrétisés, ont-ils dit, faute d’un « encadrement juridique de sécurité » et d’un « mode opératoire institutionnalisé ».

Tout en assurant de la « volonté politique » des pouvoirs publics qui l’ont investi d’une mission exploratoire auprès des élites algériennes à l’étranger, il a annoncé que ses services sont en passe de monter une page web dédiée à l’évènement « non pas pour le glorifier, mais surtout pour constituer le lien avec le CNES, devant permettre le suivi et l’évaluation des projets », selon lui.

Il a considéré que la diaspora est la « seule force propositionnelle légitime » en la matière.

M. Babès a plaidé aussi pour un « nouveau régime de croissance » devant se substituer à la seule rente pétrolière, la « refondation » des systèmes de gouvernance, présentée comme une forte revendication, ainsi que pour une économie fondée sur la connaissance et, partant, une société du savoir.

Dans une déclaration à l’APS, en marge des travaux du workshop, le président du CNES s’est félicité du fait que des représentants de la diaspora algérienne soient « partie-prenantes du sort de la nation ».

A la question de savoir la suite qui sera réservée à l’initiative du CNES, il a affirmé que cette réponse interviendra bientôt dans l’espace électronique du Conseil qui, sur la base des propositions de la diaspora, élaborera une « feuille de route » qui sera concrétisée de concert avec cette communauté.

La mission de proximité que le président du CNES a entamée vendredi à Toulouse, émane d’une volonté des pouvoirs publics d’arrimer les compétences nationales à la stratégie de développement national.

Après Marseille où il rencontra lundi également des élites algériennes établies dans la région et des représentants des autorités locales, M. Babès se rendra successivement à Strasbourg, Lyon, Lille et Paris.