Pour mieux écouler leur marchandise Les narcotrafiquants dans les grandes villes

Pour mieux écouler leur marchandise Les narcotrafiquants dans les grandes villes
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La cartographie des priorités des narcotrafiquants a été réorientée vers les grandes villes algériennes, à défaut de pouvoir exporter leur poison vers le vieux continent.

Ne parvenant plus à acheminer leurs cargaisons de différentes sortes de drogue destinées au marché européen, des suites des mesures drastiques adoptées aux différents points de passage des deux rives de la Méditerranée,  les marchands de la mort ré-orientent leur stratégie sur les grandes villes du nord algérien pour combler le déficit qu’ils enregistrent, à l’aune de la multiplication des saisies, opérées par les autorités.

Pour autant dire, les métropoles  algériennes  sont devenues les cibles privilégiées des marchands de stupéfiants, comme en témoignent la cadence des interceptions et le démantèlement des réseaux importants de distribution de la substance de la mort, entreprises par les différents corps de sécurité, particulièrement dans l’Algérois.

En effet, les événements que connaissent les pays  voisins ont contribué lourdement dans la schématisation du nouveau plan de ces bandes de malfrats, indexés également d’étroite collaboration avec les terroristes.

Après la fermeture quasi hermétique de la frontière Est à la circulation, notamment celle avec la Libye,  et le renforcement du dispositif sécuritaire dans cette région frontalière,  suite à la chute de l’ex- maître de Tripoli, les narcotrafiquants qui veulent exporter la drogue vers le vieux continent, ont vu leur champ de manœuvres rétrécir. Les routes qu’ils affrétaient sont devenues incertaines pour  l’acheminement de leurs cargaisons.

A la lumière, également,  de la crise malienne, où la région est devenue une véritable niche des différents services de renseignement, contraignant par là même l’immunité dont ils disposaient, quelques mois auparavant, les différents réseaux qui opéraient en toute impunité ont vu l’étau se resserrer.

Ce qui les ramènera à sévir en Algérie. L’entreprise de ces criminels est facilitée par la croissance de la demande nationale sur le stupéfiant. Des drogues qui ne trouvaient pas acquéreurs, en Algérie, il y a de cela quelques années seulement, marquent de plus en plus leur présence dans le marché algérien, notamment celui des grandes citées comme Alger, Oran et Annaba. La liste est certainement plus longue. La profusion de ce phénomène n’a pas laissé de marbre les services de sécurité qui traquent sans relâche les narcotrafiquants.

A ce sujet, certains citoyens n’affichent plus de réserves pour manifester leur peur de la dégradation des mœurs qu’ils lient étroitement à la florescence du marché de la vente de stupéfiants. «Nos jeunes sont devenus très agressifs, vulgaires et peu civilisés», nous dira un vieux pour lequel cette mutation ne peut exister sans le recours des jeunes à se droguer. Et d’ajouter : «on a peur même en plein jour d’être agressé pour quelques sous», regrettera-t-il, sans pour autant perdre d’espoir d’éradiquer ce fléau.

Par ailleurs, pour ce qui des facteurs ayant entraîné ce revirement de stratégie des narcotrafiquants, les spécialistes avancent la demande croissante du marché locale, notamment celle des jeunes.

La densité de la population dans les grandes villes est également mise au banc des accusés. D’autres facteurs ne sont pas également à omettre. Il s’agit de la misère sociale frappant de plein fouet des pans entiers de la société algérienne. Le fait de se droguer est un secret de polichinelle.

Le recours des Algériens, notamment les jeunes à cette pratique prend des proportions inquiétantes, à l’ombre des quantités de stupéfiants qui inondent le pays, ces derniers temps. Ainsi, aux côtés des psychotropes et du chanvre qui connaissent une grande affluence, expliquée par leurs prix relativement bas et la bonne irrigation du marché, les drogues dures marquent leur apparition dans de nombreuses régions du pays, comme l’affirment les différentes saisies opérées.

Au courant de la semaine dernière, les services des Douanes ont déjoué une tentative d’introduction d’une grande quantité de cocaine sur le territoire national. Cette quantité n’a été décelée que  grâce à un échantillon parvenu par erreur à un laboratoire, pour être soumis à l’analyse phytosanitaire. 150 kg de cette matière ont déjà été découverts depuis plusieurs jours.

L’intensification de la traque  policière aux réseaux de trafiquants de drogue s’est soldée par le  démantelé de l’un des plus grands réseaux de trafic d’héroïne dans l’Algérois et d’un autre réseau de trafic de cannabis, quelques jours  après, n’a pas empêché les parents de paniquer à l’idée de voir leurs progénitures s’adonner à la substance de la mort.

Il ne se passe  plus un jour sans que les autorités mettent la main sur des trafiquants de drogue. Cependant, le plus inquiétant est  les quantités qui parviennent à passer entre les mailles de la traque sécuritaire. Ce qui nécessite encore le déploiement de plus d’efforts pour endiguer ce fléau.

Kamal Lembrouk