Triste journée qu’a vécue hier la ville de Mostaganem, entre un cas d’immolation au sein même de la daïra, et une émeute au quartier du Plateau-Marine. Deux inattendus et malheureux évènements qui ont un seul point en commun : la problématique du logement qui revient avec acuité.
En se rendant à la daïra pour s’enquérir de sa demande de logement, un malheureux père de famille, âgé de 42 ans, habitant une habitation précaire à l’avenue Mohamed Khémisti (rue de Mazagran), n’a mieux trouvé pour l’on ne sait si c’était pour apaiser sa colère devant la lenteur que prend l’opération d’attribution, ou pour démontrer sa capacité de s’autodétruire à la suite d’une incertaine inconvenance, que de mettre le feu à son corps ! « Il était 10h moins quelques poussières, quand à quelques pas de la sortie du siège de la daïra, il tira de sa poche une bouteille d’essence. Il s’aspergea de sitôt, depuis sa tête. Puis, il appuya sur le briquet », témoigne un agent relevant de la même administration. « Je n’ai nullement eu le temps de l’en dissuader ou de le maitriser. Tout est vite passé. La fraction de seconde même, les flammes l’ont pris du haut de la tête aux pieds, avant qu’il ne sorte en courant, affolé ». A peine une quinzaine de mètres courus, il s’affala à la suite de ses graves blessures, les membres se remuant dans tous les sens. Au même moment, un brigadier de la voie publique, remarquant la scène, accourra pour apporter secours à la torche humaine. Le policier sera secondé dans son acte de bravoure par l’autre agent de sécurité de la daïra, muni d’un extincteur pour enfin arriver à éteindre complètement l’homme hanté de démence qui a été acheminé aux UMC, le corps sérieusement calciné. Alors que le brigadier s’en est sorti avec des bras et des mains brulés. Depuis l’abominable acte du satané Bouazizi le tunisien qui s’est immolé pour bruler derrière lui les pays arabes, comme dira l’imam de la mosquée d’El-Qods, Mostaganem est à son énième cas d’immolation !
Ilies Benabdeslam