Pour lutter contre le cancer : Déclarer le tabac ennemi N°1

Pour lutter contre le cancer : Déclarer le tabac ennemi N°1
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C’est le professeur Messaoud Zitouni, chargé par le président Bouteflika d’établir le Plan national anticancer, qui le demande : on connaissait les ravages du tabac, mais selon les spécialistes, ils seraient encore plus graves, 45 morts par jour et il faudra s’attendre à 50 000 décès par ce fléau par an en Algérie.

Pour prévenir le cancer, il faut «déclarer le tabac ennemi public numéro un» : C’est la sentence prononcée ce matin par le professeur Mdssaoud Zitouni sur les ondes de la Chaîne III.

Il faut lutter contre ce qui est appelé «les facteurs de risque» ou facteurs favorisant le développement de la maladie, à leur tête le tabac, qui cause quotidiennement la mort de 45 personnes en Algérie. Le président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie, le Pr Salim Nafti, avait précisé récemment que le tabagisme était à l’origine de 25 maladies graves, dont 90% des cancers, avec 3 500 à 4 000 cas de cancers du poumon et entre  7 000 à 10 000 naissances prématurées avec décès du fœtus. Le Pr Messaoud Zitouni, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a soutenu que dans un proche avenir, l’Algérie pourra compter environ 50 000 malades atteints de cancer.

Il a fait part des grands axes du  Plan national anticancer 2015-2019, document remis au président Bouteflika, qui s’articule autour de «8 axes stratégiques et prioritaires» et vise la «satisfaction des malades et de leur famille», a affirmé le professeur Messaoud Zitouni. Les experts rédacteurs de la stratégie nationale de lutte contre le cancer placent la prévention et le dépistage précoce de la maladie en tête des priorités. Il s’agit, entre autres, d’un axe prioritaire «éminemment important qu’est la prévention et le dépistage, car, jusque-là, les experts s’accordent à dire que c’est le seul investissement va-lable pour réduire le nombre de malades atteints de cancer», a-t-il dit à propos. «Cette stratégie doit avoir, durant les cinq ou dix ans qui viennent, un seul but : la satisfaction des besoins de santé des malades atteints du cancer», a encore soutenu l’invité de la Radio nationale.  Ainsi, au titre des priorités de la lutte contre le cancer, on trouve, également, le traitement, l’accompagnement et l’orientation du malade, le suivi et le financement considéré par le professeur Messaoud Zitouni comme le «nœud gordien» de la lutte contre le cancer, qui demeure loin des résultats escomptés malgré tous les efforts fournis. «En termes d’infrastructures et de réalisations, beaucoup a été fait, d’autant que les ressources financières ont été substantielles, mais, effectivement, en dépit de tout cela, il a été constaté lors de nos travaux pour l’élaboration des deux rapports remis aux pouvoirs publics (mai et octobre 2013), que bon nombre de dysfonctionnements qui font qu’il y a des insatisfactions de la part des malades, de leurs parents, y compris des   responsables politiques ainsi que les professionnels de la santé publique», a-t-il déploré auparavant.

Farid Houali