Les ménages qui croyaient à un Ramadan plus clément quant aux prix de fruits, se sont aussitôt rendu compte qu’ils avaient bien tort.
Pour s’en convaincre, pas besoin de se rendre aux marchés situés dans les quartiers huppés d’Oran, mais dans les marchés populaires, à l’exemple de ceux des Aurès et d’El- Hamri, de Saint Eugène et même celui de M’dina J’dida…
Après avoir connu une baisse des prix plus au moins rationnelle durant les deux mois ayant précédé le ramadan, le marché des fruits a enregistré un sursaut vertigineux dans les prix et que de nombreuses familles trouvent choquants.
Et comment ne pas l’être, lorsqu’on vous propose des dattes à 700 Da alors qu’elles ne dépassaient pas les 400 Da, aux tous premiers jours du ramadhan, sachant que nous sommes sur la dernière ligne droite du mois de jeûne et ce fruit n’a donc plus le prestige des premiers jours du ramadan.
Les autres fruits de la saison ont également connu une mirobolante hausse cette semaine et ce, sans la moindre explication plus ou moins fondée, même si consommateurs et détaillants l’imputent aux spéculations de certains mandataires.
Même chose pour les bananes qui avaient remplacé, pendant plusieurs mois, les oranges chez la plupart des ménages oranais, vu la baisse de son prix qui était arrivé à 90 et 100 Da, avant qu’il n’augmente de nouveau, passant ainsi à 300 Da. Les fruits de saison sont tout simplement inaccessibles aux petites et même aux moyennes bourses!
En effet, la pêche et autres fruits rouges sont cédés à plus de 200 Da. Quant au raisin local, il se vend entre 250 et 350 Da selon la qualité du produit, alors que le prix de ce même fruit importé d’Espagne a franchi la barre des 680 Da au niveau du marché des Aurès, ex La Bastille. Quant au citron qui était cédé à 70 Da, son prix a atteint les 200 Da, vu sa rareté, ces derniers jours sur le marché.
Les citoyens qui sont, bien entendu, les premières victimes de ces hausses, trouvent cette flambée, juste inadmissible et choquante!
«On ne peut plus supporter cette situation pendant longtemps et avec de tels prix, on risque de voir la saison passée sans avoir l’occasion de goûter la saveur des fruits», dira un citoyen rencontré à La Bastille, avant de s’interroger sur l’absence du rôle des instances de contrôle et de protection des consommateurs.
Au niveau des marchés couverts des quartiers huppés, à l’exemple du marché Michelet ou celui du Point du jour, c’est carrément le festival des prix!!
Dans ces surfaces commerciales, ce sont surtout les produits d’importation qui sont à l’honneur. Ici, la pêche locale est proposée à 350 dinars et celle importée à 550 Da. Le prix des cerises est à 800 Da dans certains marchés et a franchi la barre des 2.000 Da dans d’autres.
De l’avis des centaines de citoyens, cela fait des années que le marché des fruits n’a pas connu un tel pic et pourtant aucune instance ne semble capable de fournir les explications à l’origine d’une telle situation! En attendant, espérons que la fin du mois sacré sera plus clémente que son début.
Zemmour Sanaâ