Pour les Américains, le plan d’autonomie du Sahara occidental pourrait satisfaire les aspirations sahraouies

Pour les Américains, le plan d’autonomie du Sahara occidental pourrait satisfaire les aspirations sahraouies

Les Etats-Unis estiment que le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental est « sérieux, réaliste et digne de foi ». Ils restent, toutefois, prudents en le qualifiant d’approche « potentielle » du conflit.

La polémique sur le devenir de cette colonie espagnole, où le front Polisario exige la tenue d’un référendum d’autodétermination, est ainsi relancée de plus belle, si, bien sûr, elle s’était jamais calmée.

Peu avant la rencontre vendredi à Washington entre le roi du Maroc, Mohamed VI, et le président des Etats-Unis, Barack Obama, le gouvernement américain a estimé que le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental était « sérieux, réaliste et digne de foi ».

Ce plan, défendu par le Maroc contre le Front Polisario – qui, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination dans l’ancienne colonie espagnole – « représente une approche potentielle qui peut satisfaire les aspirations des habitants du Sahara occidental pour diriger leurs propres affaires dans la paix et la dignité », a déclaré le porte-parole de l’exécutif américain, Jay Carney.

Bien qu’elle reste prudente en qualifiant le plan d’autonomie d’approche « potentielle », cette déclaration constitue un retour en arrière de la diplomatie américaine, moins d’une année après que sur la base d’un rapport de la Minurso (mission des Nations-Unies pour un référendum au Sahara occidental), elle avait failli voter une résolution de l’ONU incluant parmi les missions de la Minurso le respect des droits de l’homme dans ce territoire. Il n’en reste pas moins que le communiqué insiste sur le fait que les Etats-Unis continuent de soutenir les « efforts pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement convenue solution à la question du Sahara occidental ». Washington indique qu’elle continue à appuyer les négociations menées par l’Onu et la mission de l’envoyé spécial Christopher Ross et a « exhorté les parties à travailler à une solution ».

Pressions de HRW

Sur les droits de l’homme, selon le communiqué commun qui a sanctionné les entretiens entre les deux chefs d’Etat, le Président Obama a salué l’engagement du monarque marocain  »à mettre fin à la pratique des procès intentés aux civils devant des tribunaux militaires ». Les deux chefs d’Etat, lit-on encore dans ce texte, « ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble pour réaliser les objectifs prometteurs de la Constitution du Maroc de 2011 et explorer les moyens à même de permettre aux Etats Unis d’aider à renforcer les institutions démocratiques du Maroc, la société civile et la gouvernance inclusive ».

Pour rappel, Human Rights Watch avait demandé à Barack Obama d’appeler le souverain marocain à faire cesser les violations des droits humains au Maroc et les procès iniques. « Des dizaines, peut-être des centaines, de personnes -des islamistes, des jeunes manifestants dans les rues et des militants du Sahara occidental – demeurent en prison après des procès inéquitables, et la police a recours à un usage excessif de la force pour disperser les manifestations et à la violence pour extorquer des aveux », avait accusé l’ONG.