Pour le RCD, la lettre de Gaid Salah à Saâdani est une « agression » contre l’institution militaire

Pour le RCD, la lettre de Gaid Salah à Saâdani est une « agression » contre l’institution militaire

La lettre de congratulation du général de corps d’armée Gaid Salah à Amar Saâdani continue de susciter des réactions de réprobation d’une partie de la classe politique. Le RCD, après avoir pris le temps de voir, a réagi mercredi dans un communiqué au ton très virulent, qualifiant la déclaration du chef d’Etat-major de « lettre allégeance » qui engage « l’institution militaire dans des conflits partisans, signe son immixtion publique, manifeste et assumée dans les luttes politiques ».

Interpellant l’institution militaire, le RCD attend d’elle « une décision forte (…) si on veut éviter à l’État-major d’assumer une dérive visant à aspirer l’armée dans des aventures aux conséquences imprévisibles ». Notant que l’Algérie est déjà « au bord de l’abîme », le communiqué du RCD voit dans la lettre de Gaid Salah « une nouvelle agression contre le fonctionnement de ses institutions élargissant », ce qui est de nature à élargir alors « le dissensus national ».

Au-delà de son impact sur l’échiquier politique, cette « agression » , c’est-à-dire la lettre de félicitations « met à mal la cohésion de l’armée et menace l’avenir du pays et qu’elle est l’œuvre de celui qui est censé veiller à l’unité de cette institution républicaine ». S ‘en prenant directement à Gaid Salah, le RCD rappelle sa sortie du mois de novembre dernier, lorsque « sur le ton de l’injonction, il voulait dicter aux partis ce que doit être la parole et l’action politiques ».

Pour le RCD, cette lettre est un autre seuil franchi par le chef d’Etat-major, accentuant , pour le coup « la déliquescence de l’État ». Le RCD, qui ne lésine pas sur le choix des mots, parle aussi de « dérive impardonnable qui met l’Armée nationale sous l’emprise, voire sous la tutelle d’un parti politique et la fait sortir du rôle qui lui est constitutionnellement dévolu ». Le contexte dans lequel intervient cette « agression » n’est pas indifférent, à en croire l’analyse du RCD qui pointe le conjoncture marquée par des « tensions géopolitiques régionales et le danger que fait peser le terrorisme sur nos frontières menacent la stabilité et la sécurité de la nation ».

Pour le parti de Mohcin Bélabbas « La remise en cause de la neutralité politique, même de façade, affichée jusque-là par l’Armée, accentue le sentiment d’insécurité déjà latent dans la société ». Et tout en prenant acte « de cette nouvelle situation », en appelant notamment « à la responsabilité et à une plus grande vigilance », le RCD conclut son communiqué en réitérant ce qui est son cheval de bataille, à savoir que« l’Algérie a plus que jamais besoin d’un changement radical et d’un renouveau des élites y compris au sein de l’armée et non de réédition de scénarios écrits par les officines et joués par des acteurs interchangeables, vieillissants, issus et au service du système responsable du malheur algérien ».