Aussi surprenante soit-elle l’attitude du ministre français de la défense, Jeans-Yves Le Drian qui a épargné l’Algérie d’une éventuelle incursion des éléments du groupe terroriste Daech, fuyant les combats sans merci à Syrte à l’est de la capitale libyenne, Tripoli.
Lors de son intervention en marge d’un colloque organisé à l’Ecole polytechnique de Palaiseau, le ministre français de la défense a indiqué que les pays voisins de la Lybie menacés par Daech étaient la Tunisie et l’Égypte excluant ainsi l’Algérie avec laquelle elle partage près de 1.000 km de frontières terrestres.
Les propos du responsable français interviennent dans un contexte d’appel à une coopération régionale – incluant les pays voisins de la Libye- en vue de faire face au risque d’éparpillement des terroristes chassés de Syrte.
« Il nous faut commencer à appréhender sérieusement la question de l’éparpillement des terroristes», a-t-il souligné.
« Dommage que l’ensemble des États voisins de la Libye ne se soient pas réunis (…) pour réfléchir à la question de l’éparpillement des terroristes une fois leurs places fortes prises», regrette-t-il, non sans inviter implicitement les pays de la région à travailler en coordination avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, comme l’a souligné d’ailleurs.
De tels propos dont les politiques français ont coutume de tenir donnent à réfléchir si les autorités françaises avouent que la frontière que partage l’Algérie avec son voisin libyen était minutieusement contrôlée au point que les éléments de Daech délogés de Syrte ne puissent franchir, ou si Paris ne compte plus désormais sur l’appui d’Alger dans la lutte antiterroriste dans la région de l’Afrique du nord, le Sahel et le Grand Sahara.
Rappelons que l’institution militaire ait pris une batterie de mesures pour déjouer toute tentative d’infiltration de groupes terroristes depuis la Libye, dont des profondes tranchées ont été creusées le long de la frontière.
