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Le fléau de fermeture des routes est devenu à Béjaïa le meilleur moyen de mettre la pression sur les autorités locales souvent en mal de prévoyance.
Pour une histoire d’aménagement d’une piste, qui tarde à se concrétiser, des milliers de citoyens usagers de la RN75 se sont retrouvés bloqués des heures durant sous un soleil de plomb. La ritournelle des fermetures de routes revient à la charge à Béjaïa et «ce sont les pauvres usagers et citoyens qui en pâtissent pendant que les responsables concernés se prélassent dans leurs bureaux», c’est la sentence d’un usager bloqué lui et sa famille sans pouvoir même faire demi-tour pour retourner chez lui. Hier, c’était un calvaire pour des milliers de gens. Les habitants du lieudit Azemmour, de la commune d’Amizour ont déversé leur colère dans la rue en procédant tôt ce matin à la fermeture de la RN 75 au niveau de trois chemins à proximité du campus universitaire. La raison est toute simple. On est loin d’une quelconque catastrophe dont auraient fait l’objet ces habitants mais d’une insuffisance toute simple. Le chemin menant vers leurs habitations n’est pas bitumé, il se trouve trop dégradé, certes, mais ce n’est pas pour autant que l’on doit sanctionner d’autres citoyens qui vaquaient à leurs occupations. Pour justifier leur action, les manifestants frondeurs affirment avoir entrepris de nombreuses démarches pour mettre fin à la situation mais en vain. Cependant, hier, l’édile communal a jugé utile de rencontrer ces derniers et engager des pourparlers avec les manifestants pour conclure à une possible entrevue avec la wilaya. Le blocus a été levé vers midi. On comprend maintenant pourquoi le retour aux actions de rue est devenu un rituel «bénéfique». La volonté des autorités s’est alors affichée pour une prise en charge effective de leurs doléances. Le maire, principal acteur dans la prise en charge des préoccupations citoyennes, s’est vite rendu compte de son «impair», qu’il est allé réparer sur le champ soulageant un tant soit peu les usagers qui ont par conséquent repris leur chemin vers leurs destinations, du moins pour ceux qui ont pu patienter. Si le bon sens avait prévalu, on n’en serait pas arrivé là, au point de pénaliser des milliers de passagers. Si les autorités locales, qui ont été élues pour se charger du quotidien des citoyens, étaient au fait de la réalité locale, la RN 75 ne serait jamais fermée au nez de ses usagers. On en est encore loin à Amizour tout comme on l’est un peu partout. Les commandes des affaires locales sont tombées entre les mains de personnes que les partis politiques ont très mal choisies car leur objectif essentiel était de prendre les commandes des communes sans plus, et non de régler les soucis quotidiens.
