Pour la révision du statut particulier de l’Education, Rassemblement de milliers de travailleurs

Pour la révision du statut particulier de l’Education, Rassemblement de milliers de travailleurs
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La journée de protestation à laquelle ont appelé hier les partenaires sociaux de l’Education a drainé environ 4 000 protestataires venus des quatre coins du pays pour exiger, notamment, la réouverture des négociations autour du statut particulier.

Il est vrai que dans le secteur de l’Education les travailleurs débrayent, parfois, plus qu’ils ne travaillent. Mais il est vrai aussi que la tutelle tergiverse depuis longtemps pour prendre en charge des revendications socioprofessionnelles claires, simples et légitimes. C’est cette dérobade et le dédain souvent affiché à l’égard des droits et préoccupations des fonctionnaires qui ont conduit l’école algérienne dans le cercle vicieux des contestations récurrentes au détriment des droits des élèves à une stabilité et un enseignement de qualité. À un mois et demi des examens de fin d’année, l’école algérienne aura connu une autre année scolaire jalonnée de grèves. Hier, une grande démonstration de force a eu lieu aux portes de l’annexe du ministère de l’Education.

A l’appel de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef) et le Conseil national des lycées d’Algérie (CLA), les travailleurs de l’Education, toutes corporations confondues, ont observé une journée de protestation à travers le territoire national. Venus des quatre coins d’Algérie, ils étaient environs 4 000 protestataires à se rassembler devant la tutelle. Selon les déclarations faites par les syndicats, beaucoup d’arrestations des manifestants ont été enregistrées dans la journée d’hier. Dans son communiqué, l’Unpef rapporte que 570 protestataires on été arrêtés puis relâchés à la fin du rassemblement, tandis que plusieurs bus ont été appelés à rebrousser chemin comme ce fut le cas de ceux qui transportaient les travailleurs de Constantine, Boumerdès, Tizi Ouzou et Aïn-Defla. Les meneurs de cette action remettent sur la table le dossier du statut particulier. «Depuis sa promulgation et sa mise en application, le nouveau statut des travailleurs du secteur ne cesse d’engendrer des mécontentements au sein de la communauté éducative.

Les corps communs, les adjoints d’éducation, les laborantins, les intendants, les enseignants de tous les paliers et les directeurs d’établissements, ont exprimé leur refus du statut de la honte qui dévalorise et entrave leur carrière professionnelle», explique le CLA dans son communiqué. A travers cette journée de protestation, les travailleurs exigent la révision de la nouvelle classification de l’ensemble des corps du secteur tout en prenant en compte le critère de l’expérience professionnelle. Il est revendiqué également la révision des points relatifs à la promotion automatique tous les cinq ans avec réduction du volume horaire et des durées d’avancement, ainsi que l’intégration des professeurs des lycées techniques en tant que PES et des corps communs comme fonctionnaires du secteur de l’Education.

La prise en charge des doléances concernant les fonctionnaires du Sud et des Hauts-Plateaux figure également parmi les points soulevés à cette occasion. Il est à noter que ministre de l’Education, Abdelatif Baba Ahmed, a affirmé, avant-hier depuis Adrar, que la question de la prime du Sud est «l’objet de l’intérêt personnel du Premier ministre». Pour leur part, les syndicats s’attendent à des réponses plus concrètes et officielles et jouent d’ores et déjà la carte des examens de fin d’année pour maintenir la pression.

Par Yasmine Ayadi