Scène du film Le Repenti
Il présentera un panorama du cinéma national depuis cinquante ans d’indépendance et s’emploiera à promouvoir les dernières productions en présence de nombreux cinéastes et producteurs algériens.
L’Algérie était le seul pays maghrébin à ne pas se targuer d’en avoir un alors que la Tunisie et le Maroc en ont depuis longtemps. Désormais c’est chose faite! L’Algérie aura son pavillon à la 65e édition du Festival de Cannes. Conçu comme une tribune du cinéma mondial, le Village international du Festival de Cannes offre un cadre exceptionnel de promotion, de contacts et de négociations avec les professionnels du cinéma. L’Algérie sera présente, pour la première fois depuis son indépendance, dans cet espace recherché par les cinématographies nationales et d’importants organismes internationaux du septième art. Le pavillon de l’Algérie au numéro «116» servira du mercredi 16 au dimanche 27 mai 2012, nous indique-t-on «à mettre en valeur le potentiel du cinéma national, notamment à travers les nouvelles expressions de jeunes réalisateurs, et à proposer activement les partenariats attendus, tant du point de vue de la production (coproductions, financements…) que de la distribution dans les deux sens, ou encore de la formation». Dans ce cadre, il s’agira aussi «d’avancer des offres en matière d’investissement en Algérie (salles de cinéma, studios…) où le réseau, comme les moyens de production et de postproduction, demeurent très insuffisants par rapport à une demande interne immense. De même, les décors naturels et architecturaux très variés qu’offre l’Algérie seront mis en valeur en direction des producteurs à la recherche de lieux de tournage particuliers et financièrement abordables», explique le communiqué de l’Aarc. C’est pourquoi de jeunes réalisateurs et producteurs feront le voyage pour Cannes, invités par le ministère de la Culture pour aller se frotter au meilleur de ce qui se fait en matière de cinéma au monde. Le pavillon de l’Algérie ne va pas chômer: il présentera un panorama du cinéma national depuis cinquante ans d’indépendance et s’emploiera à promouvoir les dernières productions, assure aussi le communiqué de l’AARC. «De jeunes réalisateurs seront présents pour incarner, aux côtés de leurs aînés, les talents créatifs dont dispose le pays.» Cet espace privilégié de visibilité, de contacts et de promotion, fonctionnera sur un double plan: l’accueil des professionnels du monde entier et une action externe de relations publiques, indispensables dans le monde du cinéma. Dans ce sens, le pavillon sera le lieu de nombreux rendez-vous professionnels, dont certains sont déjà pris. Il permettra aux cinéastes et producteurs algériens de se rencontrer entre eux et d’accueillir leurs collègues étrangers dans un espace convivial de travail et de contacts. «C’est avec la conviction que le cinéma algérien recèle un potentiel appréciable, mais qu’il lui reste à franchir des étapes nouvelles pour son épanouissement et sa professionnalisation, que le pavillon Algérie à Cannes oeuvrera.»
La colère de Merzak Allouache à Cannes
Alors que d’aucuns attendaient de voir Zabana de Saïd Ould Khelifa dans la sélection officielle compte tenu, dit-on, de la célébration du cinquantième anniversaire de l’Indépendance nationale, les programmateurs ont vu les choses autrement. Et c’est Merzak Allouache, homme au caractère bien trempé et au tempérament versatile, qui foulera le tapis rouge avec un film tout chaud sorti tout droit du fourneau, puisqu’il a dû sans doute être tourné et monté en un temps records. N’est pas Merzak Allouache qui veut. Le repenti, son nouveau film, sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Des indiscrétions disent qu’il est encore en phase de mixage. Alors que son film Normal, qui a fait couler beaucoup d’encre en Algérie, vient de sortir dans l’Hexagone et continue à animer et drainer du monde lors de ses avant-premières dans les salles, le réalisateur de Omar Gatlatou et Chouchou (les deux extrêmes) prend de cours tout le monde et crée la surprise. El Taaïb (Le Repenti) est le seul film africain en compétition à la Quinzaine. Le réalisateur algérien Merzak Allouache promet «un film de colère». Ce film indépendant et sans soutien financier du ministère de la culture a été tourné avec une jeune équipe 100% Algérienne. Le récit se situe dans la région des Hauts-Plateaux de son pays. Alors que des groupes de terroristes islamistes irréductibles continuent à mener le combat et à semer la terreur dans certaines régions, Rachid, un jeune terroriste «repenti» regagne son village…. Côté casting, on retrouve les deux comédiens fétiches de Normal, à savoir Adila Bendimérad et Nabil Asli, ajouté à cela Khaled Benaïssa, qui campe aussi le rôle de Ali Zaâmoum dans Zabana et dont la journée du 18 mai prochain lui sera dédiée (Zabana) au niveau du stand de l’Aarc, le coproducteur du film. Sinon, on retrouvera l’Algérie au niveau de l’Atelier de la Cinéfondation où l’Algérien Malek Bensmaïl sera présent pour son projet Odysseys.