Les éléments des gardes-côtes de la wilaya d’Annaba, dépendant de la façademaritime est de Jijel ont intercepté, lors d’une patrouille de routine dans la soirée de mardi à mercredi derniers, à 11 miles au large des eaux territoriales, à hauteur du cap de Ras El-Hamra, 14 harraga qui tentaient de rejoindre les côtes italiennes.
Pour la première fois dans l’histoire de la « harga à l’algérienne », la majorité des passagers sont de nationalités africaines, du Mali, du Bénin et du Nigeria. Parmi eux se trouvaient deux femmes enceintes. Dans un communiqué du ministère de la Défense nationale, il est précisé que « dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, des unités des garde-côtes d’Annaba ont déjoué, le 29 mars 2016 à 23h10, une tentative d’émigration clandestine de 14 personnes.
Parmi ces personnes, 3 Algériens et 11 de nationalités africaines, dont deux femmes, à bord d’une embarcation artisanale au nord-ouest de Ras-El-Hamra ». Les trois Algériens sont originaires de la ville d’Annaba, et l’un d’eux est recherché pour « escroquerie et détournement de deniers publics ». Ils sont âgés entre 21 et 26 ans. Concernant les 11 passagers africains, 7 sont originaires du Mali, 3 du Bénin et 1 du Nigeria. Leur âge se situe entre 17 et 37 ans. Le mineur interpellé est de nationalité malienne.
Emigration africaine à partir des côtes d’Annaba
Il est rare que les gardes-côtes d’Annaba signalent des passagers clandestins issus de pays africains cherchant à rejoindre les îles de Sardaigne et de Lampedusa (Italie), notamment. Il est fort possible, indiquent des sources bien informées sur le flux migratoire clandestin, que ces Africains aient rencontré des barrages maritimes dans de nombreux passages, longtemps utilisés autrefois tels la Libye, la Tunisie ou encore le Maroc, pour une traversée vers l’Espagne.
Depuis plus de cinq ans, avant et après la crise au Mali, plusieurs milliers d’Africains ont trouvé refuge dans la vieille ville, appelée communément place d’Armes. Ces Africains ont approché plusieurs, passeurs mais le plus souvent ils ont été délaissés faute de moyens financiers. Les 14 harraga, après avoir été reconduits sur la terre ferme, ont été soumis à un contrôle médical avant d’être présentés, jeudi, devant le magistrat instructeur près le tribunal d’Annaba.
Accusés de « tentative d’émigration clandestine », ils seront convoqués pour comparaître la semaine prochaine à la barre de la même institution juridique. Il convient de noter que l’année 2015 a comptabilisé plus de 600 harraga, dont des femmes et des mineurs, sans compter celles ou ceux qui ont « réussi » à passer entre les mailles.