Le ministre a insisté sur l’impératif de remettre à temps les quotas supplémentaires de 10% de céréales pour les moulins et 15% de poudre de lait.
Les quotas supplémentaires de blé et de poudre de lait annoncés au profit des minotiers et des transformateurs de lait, il y a quelques jours par le ministre de l’Agriculture, seront effectivement prélevés au plus tard à partir de cette fin de semaine.
En effet, une instruction dans ce sens a été donnée par Rachid Benaïssa, aux directeurs généraux de l’OAIC et de l’ONIL, lors des deux rencontres organisées hier, au siège du ministère, et qui ont regroupé séparément les professionnels des deux filières.
Au cours de ces réunions, le ministre a insisté sur l’impératif de remettre à temps les quotas supplémentaires de 10% de céréales pour les moulins et 15% de poudre de lait pour les unités de transformation de lait afin que le motif de manque de matière première ne soit pas un alibi entre les mains des industriels en agroalimentaire pour imposer leur diktat sur les prix. «L’augmentation des quotas sera effective à partir de la fin de cette semaine pour ceux qui le demandent, et pour ceux qui veulent spéculer on a décidé de leur couper la route», s’est exprimé Benaïssa en présence des minotiers.
Lors de la séance matinale avec les représentants des six comités régionaux interprofessionnels des céréales (CRIC), le ministre a réitéré l’intérêt que portent les pouvoirs publics à cette filière qui la considèrent, selon ses propos, comme étant la priorité du secteur de l’agriculture. De leur côté, les professionnels de la céréaliculture, dont les agriculteurs, ont exposé les problèmes qui ont fait que la filière n’a pas atteint la vitesse de croisière, tout en reconnaissant que des avancées ont été enregistrées ces dernières années. Emboîtant le pas aux différents intervenants, Benaïssa a mis l’accent sur l’importance de la synergie qui doit être créée entre les multiples maillons de la chaîne et ce, à travers les coopératives et les comités interprofessionnels. C’est la seule façon qui permettrait aux différents acteurs de régler beaucoup de problèmes avec seulement de la concertation.
En fait, le manque d’organisation et les guerres d’intérêt entre agriculteurs et éleveurs d’une part, et les industriels d’autre part, ont fait que des chantages ont été exercés par le passé, prenant ainsi en otage la population. Pour rappel, des minotiers privés ont refusé l’année dernière de prélever leur quota de blé qu’il leur est attribué par l’Office des céréales. A l’époque, ils avaient évoqué le prétexte de la mauvaise qualité du blé algérien pour ne pas le prendre. Cette situation a porté préjudice non seulement aux producteurs, mais aussi aux boulangers et consommateurs pour lesquels la pénurie de pain n’a pas tardé à se faire sentir.
Afin d’éviter de tels scénarios, notamment à l’approche du mois de ramadhan où la demande sur le lait et le pain est revue à la hausse, les pouvoirs publics semblent cette fois-ci prendre les devants en regroupant autour d’une même table tous les acteurs de ces deux filières névralgiques.
Par Hafid Mesbah