Pour la droite, Hollande cherche à diviser les Français

Pour la droite, Hollande cherche à diviser les Français

Le président François Hollande a déclaré que «la République reconnaît avec lucidité» la répression «sanglante» de la manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961.

Le court communiqué de l’Élysée, publié en fin d’après-midi, a surpris plus d’un élu à droite. «Je ne m’attendais pas à ça», glisse le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti qui voit d’un mauvais œil l’initiative de l’Élysée. «Je ne suis pas adepte de cette repentance permanente, explique-t-il. On a le sentiment que ce gouvernement cherche à raviver les sujets qui clairement divisent les Français. Au lieu de rassembler, François Hollande cherche à les diviser en permanence.»

«Intolérable»

Le président du groupe UMP à l’Assemblée, Christian Jacob avoue, lui, ne pas comprendre la démarche de François Hollande, qui «semble avoir reconnu la responsabilité de la France dans ce qu’il qualifie de “sanglante répression”». Mettant en garde contre la «tentative de politiser les enjeux de mémoire d’une période difficile de notre histoire», Jacob juge «intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République tout entière». Sur Twitter, le secrétaire national de l’UMP David-Xavier Weiss condamne la démarche: «Hollande se soumet aux exigences du FLN. Jusqu’où ira-t-il?», s’interroge l’élu de Levallois-Perret.

«Ces déclarations des fillonistes ou des copéistes ne me surprennent pas, évacue le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Menucci. Ils sont en campagne interne et dans une course à celui qui se rapprochera le plus du Front national.» Menucci a pris la présidence du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée il y a quinze jours. «Il ne peut y avoir polémique sur ce sujet car pas un historien ne conteste aujourd’hui le tragique déroulement de ces faits, poursuit-il. Il est heureux que la France puisse sereinement regarder son histoire, ses grandes heures comme ses moments les plus sombres.» «Il y a un an, en pleine campagne présidentielle, François Hollande avait rendu hommage aux victimes du 17 octobre 1961, rappelle-t-il. Et les maires et élus directement concernés par les commémorations se sont retrouvés autour de Sébastien Pietrasanta [député maire PS d’Asnières] pour en discuter à nouveau il y a quinze jours.» Le maire socialiste de Clichy, Gilles Catoire, s’est ainsi félicité de «la reconnaissance de la tragédie du 17 octobre 1961».

Une conception de la guerre d’Algérie que ne partage pas Jean-Marie Le Pen: «Ces gens qui mettent la France, les responsabilités de la France en cause, ils ne sont pas chargés de ça, pas plus M. Chirac que M. Hollande n’ont autorité pour reconnaître la culpabilité ou l’innocence de la France. Ça les dépasse de 100.000 coudées», a-t-il estimé sur RTL.