Pour la 5E année consécutive sur le podium,Tizi Ouzou règne sur le Bac

Pour la 5E année consécutive sur le podium,Tizi Ouzou règne sur le Bac

Terrorisme, insécurité, pauvreté, conditions climatiques exécrables… Les potaches kabyles ont répondu avec éclat à ce type de contraintes qui auraient pu annihiler tous leurs efforts animés de la meilleure volonté du monde.

La wilaya de Tizi Ouzou tient encore le haut du pavé cette année en ce qui concerne le baccalauréat. Elle établit un record historique en matière de réussite au diplôme le plus populaire. Une performance qui sera difficile à égaler. Une première place détenue pendant quatre années de suite alors que les résultats de 2012 l’annoncent sur le podium (parmi les trois premières wilayas).



Le succès des jeunes Kabyles au baccalauréat est loin de représenter une réussite insolente comme elle est loin de se présenter comme une énigme qui pourrait trouver une réponse dans l’irrationnel. Comme la rudesse du mode de vie imposé par un environnement à première vue hostile aux paysans kabyles d’autrefois, la volonté de réussir des jeunes générations est devenue incontournable pour sortir de ces conditions de vie extrêmes qui forgent à jamais le tempérament et le comportement de ce type de population. Ce trait de caractère s’est façonné au fil des siècles à travers les éprouvantes conditions de vie des anciens Kabyles.

De cette terre ingrate qu’ils se sont échinés à rendre fertile afin de pouvoir assurer leur subsistance. Ces populations des montagnes du Djurdjura ont une réputation de travailleurs durs à l’effort. Les nouvelles générations de collégiens et de lycéens l’ont certainement héritée. C’est sans doute ce qui explique leur opiniâtreté à vouloir toujours bien faire qui explique le secret de leur succès. «La réussite n’est pas venue du néant. Ici, durant les études, la discipline, le travail acharné en sont les seuls maîtres», avait confié à L’Expression un adjoint d’éducation qui commentait la première place que s’était adjugée la wilaya de Tizi Ouzou l’année dernière. Ce succès, qui n’est cependant pas tombé du ciel, a dû passer par bien des épreuves. Terrorisme, insécurité, pauvreté, conditions climatiques exécrables, enlèvements et demandes de rançons…

Les potaches kabyles ont répondu avec éclat à ce type de contraintes qui auraient pu annihiler tous leurs efforts animés des meilleurs sentiments du monde. On est même allé jusqu’à penser que l’année scolaire, qui a été fortement perturbée par les dernières chutes de neige, allait emporter dans leur sillage comme un nuage de fumée les derniers espoirs des candidats au Bac. La poudreuse a fait des ravages.

L’électricité et les réseaux de communication ont été coupés. Les villages se sont retrouvés isolés du reste du territoire national et du monde. Recouverts de neige, subissant une vague de froid jamais ressentie depuis des décennies. Les populations de ces régions ayant oublié les réflexes d’autrefois se sont retrouvées piégées. Les collégiens et les lycéens privés d’école. On avait déjà commencé à penser à leur débâcle aux examens à commencer par celui qui demeure le plus populaire aux yeux des Algériens: le baccalauréat. Tizi Ouzou a réagi. Un peu à la manière du fils du pauvre. Cinq dans les yeux! Comme pour éloigner le mauvais oeil.