Pour Issad Rebrab, la Côte-d’Ivoire est plus ouverte que l’Algérie aux investissements de Cevital

Pour Issad Rebrab, la Côte-d’Ivoire est plus ouverte que l’Algérie aux investissements de Cevital

L’Etat algérien doit se départir de sa « méfiance » envers les opérateurs privés, a déclaré à Jeune Afrique Issad Rebrab. En attendant, le patron du groupe d’agro-alimentaire algérien Cevital entend investir ailleurs, en Côte d’Ivoire et en Tanzanie, où les perspectives, estime-t-il, sont prometteuses.

Issad Rebrab, le patron du groupe d’agro-alimentaire Cevital regrette que le gouvernement algérien lui ait préféré Qatar Steel pour réaliser un complexe sidérurgique à Bellara, dans la wilaya de Jijel (Est). « Notre dossier avait pourtant été déposé trois ans avant celui des Qataris… Ce refus est, pour moi, anormal ! D’ailleurs, je ne vous cache pas que c’est aussi à la suite de cela que nous avons décidé d’aller chercher notre croissance à l’étranger », a-t-il déclaré dans une interview à Jeune Afrique.



Issad Rebrab a notamment évoqué, dans Jeune Afrique, la « mise en valeur » de 300.000 hectares de terres agricoles en Côte d’Ivoire. Des superficies, selon lui, qui devraient subvenir à la demande ivoirienne en riz et même dégager des excédents pour l’exportation. L’instabilité politique quasi-permanente dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ne semble pas le déranger outre mesure puisqu’il compte y réaliser également des usines de transformation de sucre.

Un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros

Cevital, qui prévoit pour 2012 un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros, lorgne aussi du côté de la Tanzanie qui a fait récemment d’importantes découvertes d’hydrocarbures. « (Ce pays), qui vient de découvrir d’importantes ressources en gaz, ne possède qu’entre 600 et 700 MW de capacité installée. Nous sommes prêts à doubler, voire tripler ces capacités et sommes en discussion avec les autorités (tanzaniennes) à ce sujet », a affirmé Issad Rebrab, sans préciser le montant des investissements que son entreprise compte engager en Afrique orientale.

Contrairement aux autorités algériennes, les gouvernements ivoirien et tanzanien sont « très ouverts à l’arrivée de Cevital », a-t-il souligné. Selon lui, si l’Etat algérien continue à se méfier des opérateurs privés, « le pays ne pourra jamais s’en sortir. » En Algérie, « nous vivons dans une organisation méfiante qui crée le malaise…. Le malaise fait fuir les responsabilités. La fuite des responsabilités crée la bureaucratie qui, à son tour, inhibe la créativité, sclérose l’organisation… On va alors droit dans le mur ! », a-t-il prévenu.