La frénésie qui s’est emparée du «marché» des candidatures aux législatives du 10 mai prochain, comme jamais auparavant, ne semble pas être du goût du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Au département de Daho Ould- Kablia, on semble se préoccuper de ce phénomène qui resurgit à chaque échéance électorale, notamment à l’occasion des élections législatives. Et le «marché» des candidatures s’est emballé comme jamais auparavant dans la perspective des législatives du 10 mai prochain. Il faut dire que la démarche du pouvoir, pour limiter l’abstention et les appels au boycott des partis, a de tout temps consisté à encourager les candidatures indépendantes et la «réanimation » de partis qui ne sont tels qu’en pareilles circonstances et qui replongent dans leur sommeil aussitôt les scrutins passés. Une démarche renouvelée cette fois-ci avec une donne de plus, l’élargissement de la classe politique avec de nombreux nouveaux partis agréés dans l’attente que d’autres obtiennent leur agrément. Et c’est à une véritable foire d’empoigne que l’on assiste depuis que la date des prochaines législatives est connue. En plus de la flopée de partis qui s’évertuent dans leur quasi-totalité à présenter des listes dans toutes les circonscriptions électorales, comme pour montrer, pour nombre d’entre eux, une prétendue assise nationale, les listes indépendantes foisonnent. Ces dernières sont le plus souvent initiées par des militants de partis animés du souci de se venger de leurs chapelles politiques qui ne les ont pas retenus, ou par d’anciens cadres et autres commis de l’Etat qui veulent se «payer» une retraite bien dorée avec le statut de député et tous les privilèges matériels qui l’accompagnent. Donc, c’est pour limiter à défaut de pouvoir endiguer ce «fléau» que l’idée de revoir le régime indemnitaire des députés est née au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
Et c’est son premier responsable qui en a fait part, ce mardi, en marge de la cérémonie d’installation de la Commission de supervision des élections législatives du 10 mai prochain, au Palais des nations. Pour Ould Kablia, cette revue à la baisse de ce régime sera basée, notamment, sur l’assiduité des parlementaires aux travaux aussi bien en plénières qu’en commissions. A la base de l’initiative, le fait, dira-t-il, que pour leur majorité, les candidatures sont motivées par les considérations matérielles et autres privilèges et notoriété que suggère le statut de député, non sans généraliser cette tendance puisque, tiendrat-il à mentionner, des candidats ne sont mus que par le souci de servir le pays et le peuple et de mettre en pratique leurs programmes. Pour rappel, les députés de l’Assemblée nationale sortante ont adopté, en septembre 2008, exception faite des élus du PT et du RCD qui ont voté contre, le projet modifiant la loi relative au membre du Parlement. Elaboré par une commission paritaire issue des deux chambres parlementaires, il consacre une hausse conséquente du salaire de base des députés dont le point indiciaire a été triplé pour passer à 15 505.
Pas de financement étatique de la campagne électorale

Au sujet du financement de la campagne électorale, Ould Kablia affirmera que cela relève des partis et des candidats, excluant toute intervention étatique comme souhaitée par nombre de partis, notamment ceux de création récente, qui crient à l’inégalité des chances par rapport à ceux existants depuis des années. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a, par ailleurs, évoqué les rencontres organisées par l’ambassade des États-Unis à Alger avec certains représentants de la société civile. Pour lui, ces conclaves constituent une forme d’ingérence dans les affaires algériennes, affirmant que les autorités algériennes n’étaient pas au courant de ces discussions contrairement à ce que déclarait l’ambassadeur américain à Alger, Henry S. Ensher. Ould Kablia, qui dit exclure toute mesure contre ces représentants de la société civile, affirme que ce sont ces derniers qui se cachent derrière ce statut et que des responsables de partis politiques qui sollicitent les ambassades et pas le contraire.
M. K.