Le gouvernement décide de s’attaquer sérieusement aux marchés parallèles des devises. Parmi les actions envisagées pour lutter contre la clandestinité du transfert des devises, la création d’une banque algérienne dédiée aux émigrés.
Une banque qui leur permettra de transférer en toute sécurité et tranquillité leurs devises en Algérie. « Une réflexion portant sur le projet de création d’une banque algérienne pour la communauté nationale établie à l’étranger vient d’être engagée », a annoncé à Chlef le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, Belkacem Sahli. Ce projet vise en effet à réduire les entrées clandestines de devises en Algérie. Des devises qui finissent toujours dans les nombreux marchés clandestines de « change ». Des marchés qui s’élèvent à plusieurs milliards de dollars et qui pénalisent lourdement l’économie nationale. «Les membres de la communauté nationale établie à l’étranger doivent contribuer à la lutte contre l’entrée clandestine des devises en Algérie », a souligné Sahli pour lequel l’absence d’un établissement bancaire algérien à la disposition de ces émigrés a été toujours invoqué pour justifier les gros transferts clandestins de devises. «Il y a des banques et des agences bancaires algériennes à l’étranger en mesure d’assurer le transfert des devises, en vertu de la réglementation en vigueur », a-t-il assuré, invitant les membres de la communauté nationale établie à l’étranger «à s’impliquer davantage dans les efforts visant à la protection de l’économie nationale ». La diminution des rentrées en devises générées par le pétrole dont le prix est dans une tendance plutôt baissière ces dernières années pousse le gouvernement à préserver ses stocks en monnaies fortes (dollar et euro) et à trouver d’autres ressources en devises. Et quoi de mieux que de ramener les transferts illicites de devises de nos émigrés dans les circuits bancaires légaux. Cela surtout que l’Algérie dispose d’une forte communauté migrante à l’étranger. Les transferts légaux sont évalués à quelque trois milliards d’euros par an. Ils seront trois fois plus importants avec un système bancaire fluide et attractif. Les émigrés marocains dont les banques sont fortement présentes en Europe transfèrent annuellement près de 7 milliards d’euros dans leur pays.
Ismain