Hamoud Boualem, la marque algérienne culte de boissons, a dévoilé, mercredi à l’hôtel Sofitel lors d’une conférence de presse, ses nouvelles ambitions.
Nouveau site de production, nouveau logo, nouvelles étiquettes et nouvelle signature pour la marque qui entend, à travers une grande campagne de publicité, afficher son renouveau et son repositionnement sur le marché. Hamoud Boualem, après avoir subi deux guerres mondiales, une guerre de Libération et des années de socialisme, décide de rajeunir son image en la rendant plus dynamique, plus dans l’air du temps, pour faire face à la concurrence et se rapprocher davantage des jeunes, tout en restant attaché à ses racines.
En adoptant la signature “T3ich ou Tzid”, Hamoud Boualem réaffirme son identité algérienne et donne un souffle nouveau à la marque. “Tout en restant attachés à nos racines et à notre histoire, nous nous renouvelons pour nous projeter dans l’avenir avec confiance et enthousiasme.
Avec cette nouvelle signature, nous nous rapprochons encore plus de nos clients pour partager avec eux les moments essentiels. T3ich ou Tzid, c’est ce que nous souhaitons à chacun pour aller de l’avant et réussir”, indique, dans le communiqué de l’entreprise, le président du conseil d’administration, Réda Hammoud.
Le logo de la marque, le fameux lion, est revisité. “Le lion a fait un bond en avant, il a plus de dynamisme, plus d’allure, plus de présence.” Les étiquettes ont également fait peau neuve en adoptant une ligne plus épurée. Une touche de modernité est apportée. Les responsables de l’entreprise ne veulent pas rester prisonniers de leur histoire. “Hamoud Boualem est une marque jeune. Elle s’adresse également aux enfants”, a indiqué Lyamine Lerari, secrétaire général et directeur des approvisionnements, insistant sur le repositionnement de la marque pour que les jeunes apprécient Hamoud Boualem, tout comme l’ont apprécié leurs parents. Hamoud Boualem a entrepris un grand plan d’expansion “visant à se rapprocher de toutes les tables algériennes”, à travers la mise en place d’un nouveau site de production à Boufarik, d’une capacité de 1,8 million de litres par jour. Ce nouveau site de production devrait entrer en production dès le premier trimestre 2015.
Un investissement de 3 milliards de dinars qui doublera la capacité de production actuelle de la société, estimée à 370 millions de litres par an (limonades, jus et eaux minérales). 70% de cette production est produite dans les unités de Hassiba-Ben-Bouali (Alger) et d’Oran. Hamoud Boualem compte sept sites de production implantés à travers plusieurs régions du pays. La société se sent à l’étroit sur le site historique de Hassiba qui sera fermé une fois l’usine de Boufarik opérationnelle à 100%.
M. Lerari annonce que l’entreprise réalise, chaque année, une croissance d’environ 10% relevant que le problème du foncier a empêché la société de s’étendre. Le chiffre d’affaires, généré en 2013, est estimé à 11 milliards de dinars.
Hamoud Boualem prévoit d’étendre sa gamme en offrant, dans quelques semaines, des sodas light (du Selecto light et de la Blanche light), et prochainement des canettes pour s’aligner sur la concurrence, répondre à la demande et viser une cible plus large. L’exportation n’est pas la priorité pour l’entreprise.
Elle ne présente d’ailleurs que 1% du chiffre d’affaires de la société, qui se concentre d’abord sur le marché algérien. “Notre priorité est le consommateur algérien. Il y a une forte demande sur nos produits que nos capacités de production ne nous permettent pas de satisfaire. Vous sortez d’Alger, vous risquez de ne pas trouver Hamoud”, regrette M. Lerari, indiquant que l’ambition de son entreprise est de couvrir les 48 wilayas. “Le jour où Hamoud Boualem sera présent sur tout le territoire national, on pensera à exporter et à créer des usines en Europe”, projette M. Lerari.
Concernant l’interdiction d’exportation aux Etats-Unis, M. Lerari a indiqué que Hamoud Boualem a été une victime collatérale, dans la bataille que se livrent les États-Unis et les Européens. L’organisme américain Food and Drug Administration (FDA) a refusé l’accès au marché américain d’un produit de Hamoud Boualem en raison de la présence d’un colorant E124, appelé rouge ponceau. Cet additif est toléré par Codex Alimentarius européen et algérien, mais pas aux États-Unis, alors que ce colorant est fabriqué aux États-Unis. “Nous avons acheté cet additif à une firme américaine”, précise M. Lerari. Ils le vendent dans le monde entier. Les marques américaines l’utilisent en Algérie.
Par ailleurs, le produit Hamoud Boualem s’est retrouvé sur le marché américain par inadvertance. “Nos produits n’étaient pas destinés au marché américain”, souligne Mohamed Réda Hammoud. C’est un importateur qui a voulu introduire Hamoud Boualem aux États-Unis.
Mohamed Réda Hammoud a vécu la propagation de l’information, à travers Internet, comme une attaque contre la marque. Depuis, l’entreprise a décidé d’éliminer ce colorant et de le substituer par un autre toléré par les Codex Alimentarius de tous les pays.
M. R.