Pour face au phénomène de l’émigration clandestine : Une police maritime pour traquer les harraga

Pour face au phénomène de l’émigration clandestine : Une police maritime pour traquer les harraga

Dans sa politique de lutte contre l’émigration clandestine, l’Etat algérien s’oriente vers la mise en place de nouveaux mécanismes pour renforcer cette lutte devenue une priorité.

Le projet encore à l’état embryonnaire semble s’imposer avec acuité pour diminuer un tant soit peu, le phénomène de l’immigration clandestine en Algérie. Dans ce sens, prenant sérieusement en compte la saignée du réservoir de sa jeunesse, de par le phénomène «d’El harga» le gouvernement algérien a décidé de reprendre la réflexion sur la création d’une police maritime, pour faire face à la traversée de la mort, depuis les côtes algériennes, vers le Vieux Continent, via l’Italie, par l’île de la Sardaigne en l’occurrence. Selon une source proche du dossier, le projet de création de sections de police maritime, devant regrouper des brigades composées des éléments des gardes-côtes, la Gendarmerie nationale et les douanes algériennes, n’attend que l’aval du président de la République. Les commissions mixtes des différents secteurs de sécurité concernés ont ficelé la préparation du cadre général définissant les prérogatives de cette police maritime, a indiqué la même source, qui a fait savoir qu’au moment de la mise sous presse, le dossier a été déposé au niveau de la Présidence, en attente de son approbation par le chef de l’Etat, étant ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (MDN), nous précise-t-on. Par ailleurs, les secteurs concernés par ce nouveau mécanisme de lutte contre l’émigration clandestine, ont, avant la création du nouveau dispositif, tenu des rencontres consultatives, visant la création de cette section et la confection de son cadre juridique, nous précise-t-on. Selon les informations filtrées, le rôle de la police maritime vient complémenter celui des gardes-côtes, déjà aguerris dans le domaine de la lutte contre l’émigration clandestine. Les premières sections de la police maritime devraient incessamment entrer en service, à l’issue de l’approbation du président de la République. Suite à quoi les éléments de cette police maritime auront pour principale mission de lutter contre le trafic maritime sous toutes ses formes: immigration clandestine, traite des personnes et trafic de drogue ainsi que le trafic d’armes. Des volets de criminalité de plus en plus tentaculaires dans l’espace maritime, notamment les réseaux de passeurs qui, activant dans la traite des personnes, émigration clandestine en l’occurrence, dont les chiffres effarants font état de la mise en échec par les gardes-côtes algériennes, de centaines de tentatives d’émigration clandestine et l’interception de plus de 900 harraga, depuis le mois de juillet 2017. Au dernier bulletin des activités de lutte contre, la mise en échec d’une tentative d’émigration clandestine pour 12 candidats, par les éléments de la Gendarmerie nationale, selon un communiqué émanant de ce corps militaire. Au terme du document dont nous détenons une copie, l’opération est survenue suite aux informations parvenues à la Gendarmerie nationale, faisant état d’un groupe de jeunes, s’apprêtant à se lancer dans une traversée depuis la plage d’oued Samhoune, dans la commune de Séraïdi. Dépêchés sur cette plage rocheuse, les éléments de la Gendarmerie nationale ont surpris en flagrant délit de préparation d’émigration 12 harraga, âgés entre 20 et 30 ans. Selon les précisions portées sur ledit document, les candidats à la traversée de la mort sont originaires de Aïn Defla, Alger, Mila et Annaba, ils ont été conduits au siège de la gendarmerie où ils ont subi les mesures d’usage avant d’être déférés par-devant le magistrat instructeur, près le tribunal de Annaba, qui, comme d’habitude, va les condamner à une amende, pour tentative de quitter illicitement le territoire national, par voie de mer.

Par ailleurs, et dans le cadre de leurs prérogatives portant la lutte contre la traite des personnes, les mêmes éléments ont mis fin aux activités de quatre individus dont deux frères activant dans la traite des personnes, a indiqué le même communiqué. Il est porté sur ce dernier, la récupération, d’un véhicule utilisé par les passeurs dans le transport des candidats à la traversée de la mort, avec à son bord quatre harraga, âgés entre 24 et 37 ans, en possession de comprimés hallucinogènes et une quantité de kif. Ce coup fort porté au milieu de la traite et des passeurs, est survenu, a fait noter le même communiqué, sur la base d’une information exploitée par la Gendarmerie nationale.