Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) lance un label «Origine Algérie Garantie». Des produits estampillés OAG seront commercialisés à l’avenir pour notamment inciter les consommateurs à opter pour le produit local.
Le président du FCE, Ali Haddad, a annoncé, hier à Alger, le lancement d’une étude préalable permettant notamment de définir le produit algérien. Ce label, expliquera-t-il, constituera pour «les entreprises algériennes un outil de différenciation auprès des consommateurs».
L’OAG s’inscrit dans le prolongement de l’initiative du FCE «Mentoudj bladi» et a pour objectif de «défendre et promouvoir la production nationale», a-t-il ajouté.
Le forum confirme ainsi son engagement citoyen et son implication dans un processus global de réindustrialisation de l’économie nationale.
Financé par l’opérateur de la téléphonie mobile, Mobilis, le label est «un moyen pour informer le consommateur, surtout que l’économie nationale est soumise à une rude concurrence».
Il vise également à faire valoir les atouts du produit algérien, ajoutera le patron du FCE. De son côté, Brahim Benabdeslem, vice-président du forum, a relevé que «la moitié des engagements de Haddad, lors de son élection à la présidence du forum, sont orientés vers la promotion de la production nationale».
Le lancement du label s’inscrit justement parmi les engagements pris par le président du forum, a-t-il expliqué. Il rappelle que le FCE est «précurseur dans ce domaine puisqu’il a lancé en 2002 la campagne «Mentoudj bladi».
Tout en saluant la campagne «Consommer algérien», lancée par le ministère du Commerce, Benabdeslem a relevé que le forum ne compte pas se limiter à une action conjoncturelle et milite pour une stratégie inscrite dans la durée afin de développer le réflexe des Algériens pour consommer le produit local.
Il reconnaît que la réussite de cette campagne nécessitera du temps, citant au passage celles lancées dans divers pays visant le même objectif pour encourager leurs concitoyens à opter pour les produits fabriqués localement.
La réalisation de l’étude a été confiée à un bureau d’études algérien qui devra la finaliser dans un délai de trois mois. Cette étude devra répondre notamment à deux questions essentielles, à savoir la définition du produit algérien et le degré d’appréciation du consommateur algérien de ce qui est produit localement.
D’emblée, le FCE a retenu le principe que «tout ce qui est produit en Algérie est un produit local». Dans une définition plus large, il a indiqué que «le produit national est celui qui contribue à réduire les importations, à créer des emplois, à augmenter les recettes fiscales de l’Etat et participer à la hausse de la part de la production industrielle dans le PIB pour atteindre l’objectif de 15% dans les cinq prochaines années».
Un prolongement de «Mentoudj bladi»
A travers le label, le FCE œuvre pour l’instauration d’une compétitivité saine entre les entreprises. Dans le détail, il a précisé que l’échantillon retenu comprend 1200 personnes. L’étude impliquera aussi plusieurs parties prenantes dont les ministères de l’Industrie, du Commerce, des organismes publics et des PME.
Le label «Origine Algérie Garantie» est un prolongement de «Mentoudj bladi», lancé en 2002, pour stimuler la production nationale qui doit répondre aux critères de la qualité, de la compétitivité et de la disponibilité.
Pour décrocher le label, les entreprises doivent se conformer à un cahier de charges, a-t-il détaillé, soulignant que même les entreprises spécialisées dans les services sont concernées par la labellisation.
Pour sa part, Yves Gégo, initiateur de l’appellation en France, a salué l’initiative du FCE qui veut faire de l’achat des produits algériens un geste de «patriotisme». Dans un exposé, il a avancé que «Origine France Garantie» a été lancé il y a cinq ans en France.
Mais, prévient-il, «les marques ont effacé l’origine des produits». Au delà du principe de «protectionnisme», le label vise «la traçabilité» qui constitue désormais «un enjeu et un combat pour les producteurs».
Contrairement à la France où le label «Origine France Garantie» a été lancé par l’Etat, en Algérie c’est une organisation patronale qui a pris l’initiative, a-t-il apprécié. Cinq ans après son lancement en France, le label a été apposé sur 1500 gammes de produits, s’est-il réjouit, poursuivant que 400 entreprises se sont engagées dans la démarche.
Sur le plan exportation, le label aidera des produits comme les dattes pour se réaffirmer surtout qu’elles sont exportées vers l’Europe sous le label tunisien, a-t-il déploré. En se référant à l’expérience des entreprises de son pays, l’apposition d’un label contribuerait à une hausse considérable de leurs ventes.
M. Gégo a précisé que «juridiquement, le label est une marque» et il est justement protégé comme une marque. Il porte un numéro de certification délivré par un organisme certificateur, expliquera-t-il.
K. S.