La compagnie pétrolière d’Etat du Venezuela PDVSA a suspendu ses achats de pétrole algérien en raison de «problèmes techniques et de désaccords avec le vendeur», selon l’agence.
De la sorte, le Venezuela met fin à un effort de réduction des coûts lancé en octobre consistant en l’utilisation du pétrole algérien, le sahara blend, pour alléger son pétrole extra-lourd, au lieu de coûteux naphta lourd comme diluant.
Ce revirement a été initié en janvier lorsque ce partenaire sud-américain a relancé les appels d’offres internationaux pour acheter du naphta lourd, suscitant plusieurs critiques sur fond de baisse des revenus pétroliers de ce pays et de menaces économiques sur la compagnie Pdvsa qui pourrait contraindre le gouvernement à recourir à des crédits étrangers pour continuer à produire un pétrole conforme à la demande de ses clients. Jusque-là, Pdvsa avait utilisé jusqu’à 4 millions de barils de brut léger algérien dans son pétrole extra-lourd de faire des mélanges destinés à l’exportation, principalement vers les États-Unis et la Chine.
Il semble cependant que le Venezuela n’a pas trop le choix avec cette décision qui représente un manque à gagner pour la partie algérienne. Ce pays membre de l’Opep n’aurait pas les infrastructures adéquates pour décharger régulièrement de grandes cargaisons de brut et, en particulier, de stocker et de transporter le pétrole importé.
Toujours selon Reuters, une source à Sonatarch a confirmé que la société «a arrêté les exportations vers le Venezuela» et une autre source du secteur a déclaré «le désaccord était sur le prix». L’agence explique aussi que malgré la chute des prix mondiaux du pétrole brut dans le dernier trimestre de 2014, l’Algérie aurait augmenté ses prix de vente officiels après avoir signé un contrat avec le Venezuela. Et selon une source proche du ministère de l’Énergie, les exportations de pétrole brut léger peuvent reprendre au Venezuela au plus tard cette année ou en 2016.
Dans un appel d’offres lancé le mois dernier, Pdvsa a demandé 3 millions de barils de naphta lourd pour la réception de février à juillet, avec une option pour acheter six cargaisons 500 000 barils supplémentaires au cours de 2015. Des cargaisons que Pdvsa devra payer à travers une lettre de crédit et il semble que les problèmes d’ordres financiers sont appelés à s’accumuler autour de la compagnie vénézuélienne. Son unité de raffinage aux États-Unis essaie de vendre 1,5 milliard de dollars en obligations venant à échéance en 2020 et cherche tout de suite de l’argent frais via un prêt de 1 milliard de dollars.
Un argent qui, garanti par des actifs du secteur intermédiaire, serait transféré à la société mère. Cette quête de financement est causée par la baisse des exportations, d’autant que les retards de paiement de Pdvsa vis-à-vis de ses partenaires ont fragilisé sa position extérieure, y compris dans la transaction avec l’Algérie qui n’a donc pas pu aller plus loin.
R. N.