Pour dénoncer la marginalisation de tamazight dans le système éducatif: Journée de protestation des étudiants, des diplômés et des enseignants de la langue amazighe

Pour dénoncer la marginalisation de tamazight dans le système éducatif: Journée de protestation des étudiants, des diplômés et des enseignants de la langue amazighe

Pour dire non à la marginalisation de tamazight et réclamer une meilleure prise en charge de son enseignement au niveau des trois paliers de l’enseignement scolaire, des étudiants et des licenciés en tamazight de l’Université de Tizi-Ouzou ainsi que des enseignants de cette langue ont observé une journée de protestation dans la journée d’hier à Tizi-Ouzou.

C’est ainsi que des étudiants du Département de tamazight à l’Université Mouloud-Mammeri, à Tizi-Ouzou, ont marché du campus Hasnaoua vers le siège de la direction de l’éducation, où des enseignants de la langue amazighe du secondaire affiliés au Cnapest ont tenu un rassemblement. Plusieurs mots d’ordre et revendications ont été soulevés par les protestataires, qui ont réclamé un meilleur sort à la discipline (tamazight) au sein du système éducatif. Les étudiants, réunis au sein du Collectif autonome pour la défense et la promotion de l’enseignement de tamazight, dénoncent, dans leur déclaration, « le mépris de la tutelle réservé au dossier de l’enseignement de tamazight depuis 1995, année de son introduction dans le système éducatif. Aucun bilan n’a été fait pour permettre une évaluation objective de son enseignement », déplorent les membres du même collectif, qui assurent de leur soutien les enseignants qui luttent pour un enseignement digne de la langue amazighe et dénoncent le silence qu’observent les responsables concernés devant « les revendications objectives soulevées par les enseignants de tamazight ».

Des revendications résumées dans leur déclaration par les enseignants et soutenues par le Cnapest réclament « l’affectation d’enseignants vacataires, à défaut de créer de nouveaux postes budgétaires, dans tous les établissements où il y a cumul de dix heures supplémentaires ou plus, comme c’est le cas pour les autres matières, la révision de l’ensemble des emplois du temps, dont l’élaboration ne repose sur aucun critère pédagogique, instruire et/ou rappeler les responsables des établissements concernés par l’enseignement de tamazight à respecter dans son intégralité la dernière circulaire relative à l’enseignement de tamazight datant de mai 2009, ainsi que les inspecteurs de la matière au suivi de son application sur le terrain, mettre fin aux dispenses des élèves aux examens officiels (bac et BEM en particulier) en se référant à la dernière circulaire et en instruisant avec insistance les chefs d’établissements concernés, instaurer une rigueur dans l’établissement des besoins en nouveaux postes budgétaires pour chaque année scolaire et favoriser la consolidation en optant pour les établissements qui dispensent cette matière en premier lieu, ouverture des postes pour le recrutement d’inspecteurs de la matière, faire le bilan de 25 ans d’enseignement de cette matière pour programmer sa généralisation à tout le territoire national, mettre fin définitivement au caractère optionnel de l’enseignement de tamazight dans le système éducatif, programmer l’enseignement de cette langue aux élèves amazighophones à partir du préscolaire et prévoir son intégration dans l’examen officiel de la 5e.

Par ailleurs, les enseignants, qui exigent « une commission d’enquête ministérielle concernant la gestion des postes budgétaires destinés à la langue amazighe au niveau de la direction de l’éducation, menacent de radicaliser leur mouvement si des réponses ne sont pas données à leurs doléances ».