Les journalistes ne veulent pas se laisser faire. Après les pressions exercées sur certaines chaînes de télévisions privées et de journaux, ils décident de réagir. Dans le sillage de la suppression de l’émission satirique de la chaîne El-Djzairiya, «Dzair week-end», suite à l’avertissement de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, des hommes de la presse ont lancé « l’Initiative Indépendante pour la Défense des Libertés d’Expressions ».
Dans une déclaration-appel, rendue public hier, cette initiative a appelé à un rassemblement de solidarité le vendredi 1er mai 2015 devant la Place de la liberté de la presse à Alger. «Nous, journalistes et travailleurs de la presse, militants associatifs et représentants syndicaux, tenons à dénoncer les formes de pression récurrentes sur la presse nationale (publique et privée), notamment les pressions politiques exercées à l’encontre des animateurs de l’émission «Dzair week-end», diffusée sur les ondes de la chaîne TV El-Djzairiya», lit-on dans la déclaration. Elle considère que la suspension de cette émission satirique représente un autre précédent grave dans l’histoire de la presse nationale.
« C’est une énième entrave à la liberté d’expression chèrement acquise par la lutte sans relâche d’Algériennes et d’Algériens. Devant cet état de fait, nous ne pouvons nous taire et laisser les tenants de l’autoritarisme et du capital financier nous écraser davantage », dénonce-t-elle encore. En appelant au rassemblement ce 1e mai, l’Initiative entend dire « Halte à la répression » et « Pour une véritable expression libre et indépendante ». Le choix de la journée du 1e mai n’est pas fortuite. C’est la journée où le monde entier et l’Algérie célèbrent la fête des travailleurs, symbole des luttes syndicales et ouvrière pour les droits des employés. Le rassemblement intervient également à la veille du 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse. A rappeler que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel a notifié, il y a quelques jours, un avertissement verbal pour dérives répétitives de l’émission hebdomadaire Weekend au directeur de la chaîne El Djazairia, Karim Kardache. Il est reproché à l’émission de verser dans le sarcasme et le persiflage à l’encontre de personnes dont des symboles de l’Etat et de hauts responsables de différentes institutions de l’Etat.
Le président de l’Autorité, Miloud Chorfi, a indiqué que ces dérives constituent une violation de l’éthique de la profession et sont passibles des sanctions prévuespar les lois sur l’information et l’audiovisuel. En tout état de cause, il semble que les jours qui viennent marquent un nouveau départ d’hostilité
entre la presse et le pouvoir .
l Fateh H.
