Pour défaut de paiement de sa dette, L’Argentine frôle la faillite

Pour défaut de paiement de sa dette, L’Argentine frôle la faillite

Pour la deuxième fois consécutive l’Argentine se retrouve en cessation de paiement « de ce qu’elle qualifie de dette vautour ».

Si Buenos Aires avait réussi à restructurer la première dette entre 2002 et 2005, ce qui lui a permis d’éviter des problèmes, elle a en revanche échoué à faire admettre à ses créanciers une nouvelle restructuration.

Une situation qui n’est pas pour arranger l’économie argentine qui vit, depuis plus d’une dizaine d’années, la plus grave de ses crises. A telle enseigne que ses réserves de change ne dépassent pas les 29 milliards de dollars, tandis que sa dette restructurée est de l’ordre de 35 milliards de dollars.

Ce matin, un juge américain avait intimé l’ordre au pays dirigé par Cristina Kirchner de s’acquitter de la totalité de 1,3 milliard de dollars des créances détenues auprès du fonds Elliot Management et Aurelius. Et ce avant même du paiement de celle de l’ordre de 539 millions de dollars d’autres créanciers qui n’ont eu d’autre choix que de se départir de 70% de la totalité. Ceci après l’échec des négociations avec les deux fonds en question, dont le principal (Elliot Management, du nom de son fondateur) a la réputation de faire trembler et la finance internationale et les Etats selon certains sites d’informations financières.

Dès lors, et comme l’a annoncé hier le médiateur américain dans ce dossier, Daniel Pollack, «l’Argentine va se retrouver de façon imminente en situation de défaut.»

Les conséquences pour la troisième puissance économique latino-américaine seront, à n’en point douter, désastreuses. « Hausse de l’inflation, fragilisation de la monnaie nationale qu’est le peso. Mieux, l’Argentine qui compte beaucoup sur les recettes des exportations de pétrole va mettre sa compagnie publique en difficulté financière. En ce sens que celle-ci comptait énormément sur des sources financières extérieures pour développer son projet d’exploitation du gisement de pétrole et de gaz de schiste de Vaca Muerta, située dans la région de Neuquén, Río Negro et Mendoza

Il faut savoir aussi que l’Argentine n’a pas réussi à obtenir la suspension de la décision des juges après avoir invoqué la clause, prévu dans les contrats d’emprunt (qui soit dit en passant exigent des taux d’intérêt plus importants que ceux des emprunts d’Etat). En l’occurrence la clause d’immunité d’exécution protégeant de saisies les États souverains.

S’acquitter de sa dette auprès des « fonds vautours » équivaudrait à inciter les autres créanciers de l’Argentine à saisir la justice pour obtenir le remboursement intégral de leur argent. Ce que le gouvernement de Cristina Kirchner veut absolument éviter, du moins jusqu’à l’expiration de son mandat qui arrivera à terme en 2015.

Rappelons que l’Argentine a vécu l’une des ses plus graves crises en 2001 après trois années de récession. Buenos Aires avait savoir qu’elle était dans l’incapacité d’honorer ses dettes évaluées à l’époque à 100 milliards de dollars. Des émeutes avaient alors éclaté, la population ayant perdu toute confiance en ses gouvernants qu’elle a invité à s’en aller. Des entreprises ont mis la clé sous le paillasson et des centaines de milliers d’emplois se sont évaporés.

Notons que la présidente argentine doit s’adresser à 18h00 heure locale à la nation pour s’expliquer sur l’évolution de la situation.

Faouzia Ababsa