aute de feuilletons algériens de qualité, le programme national «spécial Ramadhan» sera le plus attendu par nos voisins maghrébins.
Cette année, le programme algérien qui risque d’obtenir un succès certain à l’écran est sans nul doute «la caméra cachée». Pour une fois, l’Entv a choisi trois programmes qui seront diffusés, ce mois sacré, sur les trois canaux de l’Unique: un record pour une télévision arabe.
faute de feuilletons algériens de qualité, le programme national sera le plus attendu par nos voisins maghrébins. Dans le monde arabe, les émissions de «la caméra cachée» de l’Entv sont même classées juste derrière celles de LBC la libanaise et de la 2M marocaine.
Depuis plus de dix ans, la télévision algérienne a encouragé ce programme de télé-réalité léger et humoristique pour meubler la grille du Ramadhan.
Cette année, dans son appel d’offres aux producteurs, l’Entv avait demandé ce genre créé par l’Américain Allen Funt à la fin des années 1940 avec son programme Candid Camera. En Algérie, c’est Hadj Rahim qui a lancé la caméra cachée algérienne dans les années 70, jouant même parfois le rôle du piégeur. Des pièges qui, malgré l’âge, restent d’actualité.
On se souvient, notamment des épisodes du cadavre caché dans le coffre, de la demande du suicidé sur le pont de Télemly ou encore de la fameuse discussion dans un jardin public sur le projet d’un attentat…Des pièges télé de qualité, qui n’ont pas réussi à être détrônés jusqu’à maintenant.
Durant les années 80, des réalisateurs ont fait des tentatives de caméra cachée sur des citoyens à la manière des caméras suisses ou belges. C’est Belkacem Hadjadj qui a introduit pour la première fois à la télévision la caméra miniature pour piéger ses victimes, dans sa série «Taxi Madjnoun» en 2001 avec le phénomène Ahmed Hamdane.
Hadjadj avait découvert le secret de la caméra miniature en Belgique en l’utilisant pour son documentaire dramatique Femme Taxi à Sidi Bel Abbès. A l’époque, les clients refusaient tous de se faire filmer à cause des menaces terroristes, c’est pourquoi le réalisateur a eu recours à la caméra miniature installée à l’avant du taxi. Profitant de cette astuce technologique, il installa le matériel pour «Taxi Madjnoun», qui a un succès retentissant auprès du téléspectateur algérien.
Après une pause de plusieurs années, Belkacem Hadjadj lance en 2005 sa deuxième caméra cachée, «Hakda Wala k’tar» avec un comédien qui inscrira son nom dans les annales de ce procédé: Mourad Khan.
Cet ancien employé de NetCom, s’est notamment illustré dans les rôles d’un fou, en piégeant les citoyens dans la rue. Entre-temps, quelques producteurs proposèrent des caméras cachées qui n’ont pas eu de succès. Il faut dire que le tempérament des Algériens, coléreux et la tension liée à l’insécurité poussent les gens à ne pas trop coopérer devant la caméra.
Cela a causé de nombreux problèmes aux producteurs, qui parfois se retrouvaient même au commissariat. Dans certaines situations, les animateurs sont même frappés par des victimes piégées, qui n’apprécient pas ce jeu parfois imprévisible de la caméra. Devant ce risque de débordement imprévisible, les pièges des caméra cachées sont souvent réalisés dans des endroits clos comme les magasins, les restaurants, les hôtels et parfois même dans les studios de télévision ou de radio.
C’est ainsi que Djaâfar Gassem a eu cette idée de piéger des stars de la télévision dans les studios de la Radio nationale. Il faut dire que le concept n’est pas nouveau, l’idée a été déjà appliquée par la télévision américaine.
Djaafar Gassem qui était cadreur à TF1, savait ce que le public aimait: découvrir une star dans une situation indélicate. C’est ainsi qu’en 2006, il piégea plusieurs comédiens et stars algériennes, avec l’aide de Mourad Khan, qui n’a perçu à l’époque que 25 millions de centimes pour un programme qui a été vendu pour plusieurs milliards de centimes à l’Entv.
Mourad Khan a piégé plus de 21 personnalités connues, mais celle qui a fait sensation c’est Chaba Yamina, qui est devenue hystérique quand Mourad Khan lui annonça qu’elle est contaminée par un virus. Dans ce programme, seul un épisode sera interdit de diffusion par HHC, il concerne la journaliste Ilham Achir.
L’ex-DG de l’Entv avait indiqué à l’époque que son passage risquait de casser son image de journaliste du JT.
Depuis, Gassem a cessé de faire des «caméras cachées», par contre, Mourad Khan qui a été atteint du virus de la caméra cachée, participe à sa troisième caméra cachée en 2008, avec un producteur de Annaba «Oujeh Akher». Mais ce dernier a dépassé les limites avec sa quatrième caméra cachée en 2009 avec «Khatini».
Le programme est jugé agressif et non adapté au Ramadhan. Le public avait choisi la «Caméra magique» de Olmac, produit et animé par Sofiane Dani. On regrette que cette caméra n’ait pas été reconduite cette année. Elle aurait constitué un sérieux concurrent à la caméra cachée de Djaâfar Gassem «Wash Dani». Une production de 15 épisodes pour 30 pièges sera animée par Hakim Zeloum, un comédien en progression. Mourad Khan avec cinq caméras cachées en 5 ans, sera le grand absent du Ramadhan.
Enfin, pour faire sensation, la production de «Wash Dani» s’est déplacée en Suisse pour piéger Saâdane et Antar Yahia. Il faut dire aussi que ce sont les Marocains qui ont été les premiers à piéger les joueurs de football dans le programme de Riyadhia. Mais le fait aussi de piéger la grande comédienne Mouna Wassef, va pousser les Arabes et surtout les Syriens à regarder ce programme…national.
Les deux autres caméras cachées prévues: «Chouf El hila» de Omar Titache et «Caméra Hamou» ne feront pas le poids devant l’audience fort attendue de «Wash Dani».
Adel Mehd