Pour contrer l’abstention,Bouteflika «secoue» les jeunes et les femmes

Pour contrer l’abstention,Bouteflika «secoue» les jeunes et les femmes

Son appel est d’autant plus ciblé que la société algérienne est composée de 75% de jeunes et plus de 50% de femmes

Le premier magistrat du pays a appelé ces deux catégories de la société à se présenter en masse aux urnes le 10 mai prochain.

L’abstention fait craindre le pire. Partis politiques, administration et opposants au boycott multiplient les appels à la participation aux élections législatives de ce 10 mai. Même le chef de l’Etat s’est mis de la partie pour mobiliser les électeurs. Ses cibles: les jeunes et les femmes.

Le premier magistrat du pays a, en effet, appelé ce jeudi à partir d’Oran, ces deux catégories de la société à se présenter en masse aux urnes le jour J.

Pour lui, l’enjeu est de taille: les prochaines élections législatives constituent «une date historique tout aussi importante que le 1er Novembre 1954»!

Son appel est d’autant plus ciblé que la société algérienne est composée de 75% de jeunes et plus de 50% de femmes.

«La jeunesse est l’enjeu majeur de l’avenir du pays, notamment ceux qui participent pour la première fois à ces élections», a-t-il estimé dans son discours à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’Ugta.

A cette génération de l’indépendance et à ceux qui participent pour la première fois à ces élections, somme toute déconnecté de la chose électorale, M.Bouteflika a rappelé qu’ils sont les bâtisseurs d’un lendemain prometteur.

Le chef de l’Etat a appelé les jeunes à ne pas rater cette opportunité (élections) pour prouver qu’ils sont une «génération plus consciente et plus engagée».

La jeunesse algérienne, qui se sent abandonnée, répondra-t-elle à l’appel de l’hôte de la wilaya d’Oran, capitale de l’ouest du pays?

Le femme a, elle aussi, occupé une bonne partie du discours du Chef de l’Etat, axé essentiellement sur les législatives du 10 mai prochain.

Dans son discours, le premier magistrat du pays a relevé les «importants acquis» réalisés par la femme algérienne dans différents domaines, considérant, toutefois, que sa participation effective à la vie politique est restée «en deçà des attentes».

Pour combler un tel déficit, M.Bouteflika a appelé la femme algérienne à s’impliquer davantage dans la vie politique lors des prochaines élections pour être mieux représentée au sein de l’APN.

«C’est pour cela que nous avons intégré à la faveur de la dernière révision de la Constitution, un nouvel article dans le sens de la promotion des droits politiques de la femme à travers l’élargissement de ses chances de représentation au sein des assemblées élues», a expliqué l’orateur.

Ce dernier a souligné que les mécanismes d’application de cette disposition, conformément à la loi organique adoptée récemment, ne représentent qu’un premier pas, compte tenu de considérations et entraves socio: culturelles objectives, dans une démarche que «nous comptons mener à terme pour permettre à la femme d’occuper la place qui lui sied au sein de la société et des Institutions de l’Etat».

Cette loi établit un processus graduel dans les taux de candidature féminine aux assemblées élues variant de 20 à 50%.

Un taux de 20% a été retenu pour la représentativité féminine aux élections de l’APN lorsque le nombre de sièges est égal à quatre, un taux de 30% pour un nombre de sièges égal ou supérieur à cinq, 35% pour 14 sièges et plus, 40% lorsqu’il s’agit de 32 sièges et plus et, enfin, un taux de 50% pour les sièges réservés à la communauté nationale à l’étranger.

«La réalisation d’un tel objectif reste dans tous les cas tributaire de la volonté et de la mobilisation de la femme que j’invite à intégrer l’action associative et partisane, tout comme je l’invite à participer massivement au scrutin. Cela lui permettra sans nul doute de multiplier ses acquis et de contribuer à la réussite des réformes et des prochaines échéances politiques», a ajouté le chef de l’Etat.

M.Bouteflika a convié les partis politiques engagés dans la course électorale à entreprendre la meilleure démarche à même de stimuler et encourager la femme à participer, de manière effective et efficace, à ces joutes électorales pour doter le pays d’une nouvelle Assemblée nationale «digne de la confiance du peuple».