Mesurant l’ampleur de la contrebande des carburants et son danger sur l’économie de l’Algérie, les autorités du pays viennent de prendre des mesures radicales afin d’endiguer la saignée et circonscrire le trafic qui, à la longue, deviendrait un phénomène de société aux conséquences désastreuses.
Les transporteurs tunisiens possédant des fourgons aménagés sont depuis hier soumis à une autorisation pour pouvoir se rendre sur le territoire algérien afin de faire le plein de carburant. Cette nouvelle mesure imposée par la PAF (la police des frontières) est une disposition de l’accord international sur le transport et le mouvement des personnes ratifié par ailleurs par l’Algérie et la Tunisie, a-ton indiqué. Il est à signaler, cependant, que les transporteurs tunisiens ont, dans un geste de protestation, procédé avant-hier à la fermeture du poste frontalier d’Oum Teboul, prenant en otage toute une journée plus de 60 familles algériennes qui devaient rallier la wilaya d’El Tarf. Sur un autre plan, selon le P/APC de la commune frontalière de Souarrekh, plus de 250 fourgons tunisiens entrent quotidiennement dans la commune pour se ravitailler en carburant à raison de quatre rotations par jour, ce qui représente plus de 100 000 litres de gasoil et essence. «De fait, c’est notre pays qui devient le dindon de cette farce au motif de l’entraide entre les deux peuples», a-t-il ajouté.
Daoud Allam
