La priorité du gouvernement est d’améliorer le climat des affaires sans lequel il est vain de s’attendre à un flux plus important d’investissements étrangers.
Le gouvernement tente de diversifier ses partenaires économiques. En ce sens, la diversification économique a été le maître-mot du discours du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, lors de l’ouverture du forum algéro-allemand des affaires.
“Le partenariat avec l’Allemagne est un partenariat stratégique dans le sens de la diversification de nos partenaires économiques. Nous voulons que l’Allemagne soit notre allié économique dans la sous-région et en Afrique. L’industrie allemande a cru aux capacités nationales dès l’Indépendance. Elle a accompagné l’Algérie dans toutes les étapes de son développement. Aujourd’hui, nous sommes en train de rénover ce partenariat pour l’adapter aux exigences de l’heure. Nous croyons aux capacités d’investissement des firmes allemandes leaders sur leurs marchés. Nous œuvrons au renforcement du partenariat économique entre l’Algérie et l’Allemagne.
Les opportunités de partenariat sont immenses et dans plusieurs secteurs. L’investissement de Volswagen en Algérie est le plus grand investissement du constructeur allemand en Afrique”, a souligné le ministre dans son allocution.
En substance, le gouvernement rêve d’un axe Alger-Berlin pour conquérir les marchés de l’Afrique du Nord et de l’Afrique subsaharienne. L’idée n’est pas mauvaise. Cette ambition est légitime. L’industrie allemande avec ses investissements en Algérie dans la mécanique, précisément dans les véhicules, la pièce de rechange et les équipements dans le secteur des énergies renouvelables, peut avoir pour débouchés des produits fabriqués en Algérie en partenariat avec les marchés de ces zones. Mais on peut douter de sa faisabilité.
D’abord, il s’agit de convaincre plusieurs grandes firmes allemandes de s’implanter en Algérie. Des opérateurs allemands posent le problème du 51/49 comme handicap à leur engagement en Algérie. Le gouvernement reste têtu malgré les suggestions de plusieurs spécialistes. Le 51/49 est pertinent dans les secteurs stratégiques. Il perd sa pertinence dans les autres secteurs. On ne peut exiger par exemple dans les investissements touristiques le 51/49. Dans le secteur manufacturier, on peut leur céder plus de 51% et la gestion, mais sans que la partie algérienne ne perde le contrôle de l’entreprise.
Autre réalité : le climat des affaires. Quand plusieurs opérateurs algériens se plaignent de la bureaucratie, du foncier et de l’accès aux crédits bancaires, on ne peut demander à ce que des firmes étrangères s’engagent davantage que les entreprises locales.
La priorité pour le gouvernement algérien est donc d’améliorer le climat des affaires, non pas par petites touches comme on le fait actuellement, mais à grands pas comme ont réussi des pays comme l’Azerbaidjan qui, en quelques années, sont montés de dizaines et de dizaines de places dans le classement Doing Business de la Banque mondiale. Ces pays sont actuellement bien placés dans ce classement.
L’autre handicap est l’organisation du marché intérieur : on ne peut demander à des sociétés étrangères de s’implanter alors que ces entreprises peuvent subir la concurrence de produits chinois contrefaits.
Enfin, n’oublions pas que pour aller plus rapidement dans le partenariat, il convient de généraliser le principe du commerce industrialisant, l’accès au marché en contrepartie d’un investissement industriel.