Pour combler le déficit et répondre à la forte demande du marché national Vers la réalisation de nouvelles cimenteries

Pour combler le déficit et répondre à la forte demande du marché national Vers la réalisation de nouvelles cimenteries

Longtemps otage des spéculateurs aidés par l’offre régulièrement insuffisante, le marché du ciment en Algérie devrait connaître un nouveau souffle à la faveur de la réalisation de nouvelles cimenteries. Inscrite dans le plan de développement de l’industrie du ciment dans la réalisation de ces nouvelles unités de production se fera dans diverses wilayas.

Il s’agit de Béchar, Relizane, Djelfa et Oum El Bouaghi pour ainsi porter la capacité de production du secteur public à 20 millions de tonnes en 2016 et à 29 millions de tonnes en 2018. En détail, la future cimenterie de Béchar, qui produira 1,5 million de tonnes, devrait entrer en production en 2017 et permettra de créer 500 postes d’emploi directs et 3 500 postes indirects.

Pour ce qui est de celle de Relizane, cette unité qui produira 2 millions de tonnes/an, sera réalisée en partenariat entre le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) et le Fonds national de l’investissement (FNI) pour la partie algérienne, avec la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (Cscec) pour la partie étrangère. Un projet de construction d’une cimenterie à Djelfa, d’une capacité de production de 3 millions de tonnes, est à l’étude entre Gica et la société égyptienne Asec. En outre, des négociations sont en cours entre le cimentier français Lafarge et Gica pour la réalisation en partenariat d’une cimenterie à Sigus (Oum El Bouaghi) d’une capacité de production de 2 millions de tonnes de ciment par an. En ce qui concerne les projets du secteur privé, une cimenterie d’une capacité de production de 2,7 millions de tonnes/an de ciment sera réalisée dans la commune de Djemourah (Biskra), un partenariat entre Lafarge Algérie et une société privée.

En sus de ce programme de réalisation des nouvelles cimenteries, le plan de développement de l’industrie du ciment dans le secteur public, doté d’un financement de 365 milliards de dinars, porte également sur l’extension des capacités de production des cimenteries d’Aïn El Kebira (Sétif), de Béni Saf (Témouchent), de Oued-Sly (Chlef), de Zahana (Mascara) et de Sour El Ghozlane (Bouira) pour une production supplémentaire de 8,15 millions de tonnes. Ces deux programmes devront, en théorie, contribuer à mettre fin à l’insuffisance de l’offre, et par ricochet à une baisse des prix, d’autant que la demande est actuellement estimée à plus de 21 millions de tonnes par an, alors que les capacités actuelles de production sont de l’ordre de 18 millions de tonnes/an.

Cette forte demande due notamment à l’importante commande publique du programme quinquennal (2010-2014) avec un peu plus de 200 000 logements/an à réaliser, ainsi que les différents chantiers ouverts à travers le territoire national par plusieurs secteurs (routes, habitat, rail, ports, aéroports, barrages, etc.) exercent en fait une énorme pression sur l’offre de matériaux de construction, notamment le ciment. Utile de rappeler par ailleurs qu’avec une production de prés de 12 millions de tonnes par an, le secteur public du ciment, représenté par Gica, qui détient douze cimenteries, couvre 67% de la production nationale, alors que le reste est assuré par le secteur privé. Lafarge Algérie possède deux cimenteries à M’sila et à Oggaz (Mascara) et gère en partenariat avec le groupe Gica la cimenterie de Meftah dont elle détient 35% du capital.

S. B./APS