Le groupe pétrolier public Sonatrach cède face à la grogne des pétroliers, mais en partie. Après un accord négocié avec les syndicats du secteur, Sonatrach accède partiellement à leurs revendications, selon une lettre adressée aux pétroliers opérant dans les champs de Hassi R’mel, Hamra, Rhourde Nouss et Gassi Touil. Les travailleurs des champs pétroliers du Sud algérien, le poumon du pays, observent un mouvement de protestation depuis fin février pour réclamer des avantages sociaux.
Cet accord intervient après une réunion de plusieurs heures tenue lundi 7 mars entre le staff de la Direction Générale, emmenée par Nouredine Cherouati PDG de Sonatrach, et les SG de la fédération des pétroliers ( FNTPGC ), du syndicat national de Sonatrach et les représentants des travailleurs des champs du Sud.
Première annonce : l’extension du bénéfice de l’Indemnité de zone et conditions de vie (IZCV) pour le personnel soumis à relève, ayant exercé 32 ans de travail effectif et sans condition d’âge, selon les termes de l’accord en question.
La compagnie pétrolière publique a décidé que l’allocation de fin de carrière (AFC) et l’indexation des heures supplémentaires (HS) soient calculées sur le salaire de base actuel.
Il a été également convenu de l’indexation des formules de calcul des montants des indemnités de travail posté (ITP), de nuisance (IN) et de l’IZCV au salaire de base actuel.
La Sonatrach souligne, selon la note dressé le 8 mars et dont DNA a obtenu une copie , que l’augmentation du taux et du montant de ces primes et indemnités « sera négociée et fera l’objet d’un accord salarial avec le partenaire social dans un délai de trois semaines ».
Les autres revendications exposées par les collectifs des travailleurs « feront l’objet d’un examen approfondi dans une étape suivante », indique la même note.
Au niveau de Hassi R’mel, on observe avec prudence les concessions de la direction générale. « Les réponses de la Sonatrach ne répondent pas vraiment à nos revendications. Nous avons demandé l’indexation des primes sur le nouveau SNMG et non pas sur le salaire de base », a indiqué à DNA M. Ali Arhab, délégué des travailleurs, joint par téléphone.
Selon lui, l’extension des bénéfices de l’indemnité compensatoire au profit des travailleurs ayant exercé pendant 32 ans est « irrecevable ». « Il y a un souci de relève au sein de la Sonatrach et nous exigeant une période de 20 ans », ajoute-t-il.
En résumé, les travailleurs, selon M. Arhab, relèvent un « flou » dans le message adressé par la direction de la Sonatrach et comptent demander « des éclaircissements. »
Un rassemblement est prévu jeudi 10 mars pour décider des suites à donner au mouvement de contestation dans la région de Hassi R’mel, selon ce délégués de pétroliers. « Nous allons expliquer aux travailleurs la contenu du message. C’est à eux de décider de la poursuite ou pas de notre mouvement », précise notre interlocuteur.
La contestation au niveau de la Sonatrach a débuté jeudi 24 février dans la région de Hassi R’mel. Hasard de calendrier ou parfait timing, celle-ci coïncide avec le 40eme anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en février 1971.
Les travailleurs avaient profité de la présence du ministre de l’Energie et des mines Yousef Yousfi pour lui exposer leurs doléances. Ce jour-la, le ministre n’a branché. Mais depuis que la grogne a touché d’autres champs pétroliers, Hamra, Rhourde Nouss et Gassi Touil, la direction de la Sonatrach , la plus grande entreprise d’Afrique, s’est empressée d’éteindre le brasier.
(Ci-contre le document adressé aux travailleurs par la DG de Sonatrach)