Les personnes appelées à témoigner auprès des tribunaux dans des affaire plus ou moins graves continuent de subir les foudres des proches des accusés.
Hier encore, l’affaire d’un témoin qui a fait objet d’une agression à main armée a été traitée par le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs.
En effet, dans la majorité des cas ce n’est pas le mis en cause qui se venge contre un témoin compromettant, mais plutôt un membre de sa famille. Dans l’affaire traitée dans la matinée d’hier par le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs, l’auteur du crime n’est pas le mis en cause contre qui la victime avait témoigné mais l’un de ses frères qui a déversé sa colère suite au témoignage.
Les faits remontent à quelques jours, lorsqu’une plainte fut enregistrée au niveau des forces de sécurité de compétence territoriale. A la sortie d’un procès qui a eu lieu au niveau de ce même tribunal, après le témoignage de la victime dans une affaire impliquant le frère du mis en cause comme accusé principal, celui-ci a agressé le témoin à l’aide d’une arme blanche.
La victime aura le visage lacéré et des parties de son corps charcutées au poignard. Les blessures étaient tellement graves que la victime a été transférée en urgence à l’hôpital pour subir les premiers soins.
Il est indiqué dans les rapports de la police judicaire en charge de l’enquête que le mis en cause dans cette affaire suivait les mouvements de sa victime depuis plusieurs jours et qu’il lui a tendu un guet-apens le jour où il est passé à l’acte. Le procureur de la République a indiqué dans son réquisitoire que la victime n’avait rien fait de grave pour mériter le sort qui lui a été réservé.
Il soulignera que tout ce que celui-ci a fait était dans le but d’alléger sa conscience en faisant part deson témoignage devant le tribunal, et en disant la vérité aux enquêteurs afin de les aider à traiter l’affaire dans laquelle était impliqué le frère du mis en cause dans cette affaire.
La victime a indiqué devant le tribunal que les frères de l’accusé le menaçaient toujours. D’autre part, le mis en cause dans cette affaire a bel et bien reconnu être l’auteur de cette agression, mais nie une quelconque relation entre son acte et le témoignage apporté contre son frère par la victime.
Par ailleurs, il a indiqué que la raison de son acte était due au fait que la victime dans cette affaire avait pris l’habitude depuis quelque jours de le regarder de travers et c’est ce qu’il n’avait pas supporté.
D’autre part et dans le même sillage, lorsqu’il a été interrogé lors du procés, le mis en cause a indiqué n’avoir jamais blessé la victime avec une arme blanche mais qu’il s’était servi d’une simple planche ramassée parterre.
Toutefois, le juge est intervenu pour rappeler le mis en cause à l’ordre et lui faire remarquer que la plaie occasionnée à la victime n’est pas une blessure pouvant être provoquée par un gourdin ou une quelconque planche, comme il l’avait expliqué. Après un long réquisitoire, le procureur de la République a indiqué que les faits sont des plus graves car il y va de l’intégrité physique d’une personne.
Le représentant du ministère public a par la suite requis contre le mis en cause une peine de trois années de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA, au moment où le président de l’audience a ajourné le prononcé de la peine dans cette affaire à la semaine prochaine.
A. M.
