Pour augmenter la production nationale de lait : 350.000 vaches seront importées

Pour augmenter la production nationale de lait : 350.000 vaches seront importées
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L’Algérie a produit, au cours de l’année précédente, 3.37 milliards de litres, loin de la demande nationale qui est estimée à 5 milliards.

Les besoins nationaux en lait oscillent entre 3,5 à 4 milliards de litres par an, chose qui peut être assurée, soit par l’importation de 350.000 vaches laitières supplémentaires soit leur élevage dans les fermes à moyen et long terme. Une démarche qui va rentrer sans doute dans la stratégie des pouvoirs publics pour endiguer ce qui est connu comme «crise du lait»!

D’ailleurs, elle coïncide avec l’«élaboration d’une stratégie visant l’augmentation de la production nationale de lait et de viande fraîche et mise en place d’une plate-forme de production des fourrages, une mission qui incombe aux ministères concernés avec les partenaires du secteur», a révélé, hier, le président du comité interprofessionnel du lait, Mahmoud Benchekour.

Ce dernier a soutenu qu’il est nécessaire de lancer, dans le courant de l’année, des bases pour l’application de cette stratégie visant la réalisation des objectifs tracés pour les sept prochaines années. Il a précisé à ce propos, que «la facture de l’importation des bovins et fourrages égale celle de l’importation du lait en poudre», soulignant que la production locale des fourrages confortera la gestion en cas de perturbation du marché mondial et garantira l’approvisionnement du marché en fourrages, lait et viande.

M. Benchekour a indiqué également que l’application de cette stratégie exige impérativement la disponibilité de l’eau destinée à l’irrigation quotidienne, faisant remarquer que la maîtrise des techniques d’irrigation comptait parmi les priorités. Il a appelé le ministère de l’Agriculture et du Développement rural à faciliter la tâche des agriculteurs et investisseurs dans le domaine au Sud et dans les Hauts-Plateaux, notamment en leur permettant de lancer des projets visant l’augmentation de la production des fourrages.

Il a affirmé qu’il était possible d’augmenter la production d’autres types de fourrages de 30 à 35 tonnes soit 300 à 350 quintaux par hectare contre un besoin de la vache laitière qui donne 20 litres de lait/jour estimé à 25 kg, soit la nourriture de trois vaches laitières par an. «Si une vache donne 20 litres de lait/jour sur une durée d’un an, nous produirons 6000 litres par an et, pour atteindre 3,5 milliards, nous devons disposer de 600.000 vaches laitières dans le parc national», a poursuivi M.Benchekour.

Il a fait remarquer aussi que la stratégie vise également la production locale des fourrages pour un besoin national de 200.000 hectares des surfaces cultivées pour procurer les aliments de 600.000 vaches laitières en fourrages.

Il s’agit d’un objectif réalisable en 7 à 10 ans si 10.000 hectares venaient à être consacrés à la culture des fourrages répartis à travers les différentes wilayas, d’autant plus que le marché national repose uniquement sur les fourrages composés importés, a-t-il ajouté. Cette stratégie, selon lui, permettra l’augmentation de la production nationale de viande fraiche sachant que 20% des vaches par an sont destinées à l’abattage à raison de 120.000 vaches sur un total de 600.000. Il a indiqué que cette opération permettra d’économiser un demi-milliard de dollars (500 millions de dollars) de la facture d’importation. La vache procure plus de 300 kg de viande soit 130.000 tonnes de viande.

Pour ce qui est des axes du programme de développement, l’on peut citer: l’«augmentation de la production nationale». «La production laitière enregistrée au cours de la campagne 2012-2013 est arrêtée à 3.37 milliards de litres (contre 3.088 milliards de litres en 2011-2012), toutes productions confondues, pour un objectif global annuel retenu au titre des contrats de performance (2013) de 3.48 milliards de litres de lait», nous indique le chargé de communication du ministère de l’Agriculture. La même source fait savoir que «la collecte de lait cru est de 831.9 millions de litres pour la campagne 2012-2013, contre 687.9 millions de litres réalisés lors de la précédente campagne».

Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture, «les wilayas de Sétif, Sidi Bel Abbès, Skikda réalisent à elles seules près de 19% de la production nationale. Les wilayas de Sétif (8%), Batna (7%), Sidi Bel Abbès (5%) et Skikda (5%) totalisent 25% de la production nationale». Sur un total de 1 518 communes productrices de lait, «650 réalisent 80% de la production.

Les trois communes leaders dans la production de lait sont: Mechroha (Souk Ahras) avec 30 millions de litres; Bazer Sakhra (Sétif) avec 21.3 millions de litres; Hnancha (Souk Ahras) avec 15.8 millions de litres», rajoute notre source. Enfin, outre ces dispositions prises, «les pouvoirs publics déploient tous les efforts nécessaires à même de développer la filière fourragère. Plusieurs mesures incitatives et d’encouragement ont été mises en place à cet effet.

Des opérations de mise en valeur dans plusieurs wilayas, notamment du Sud (Ghardaïa, Adrar…)», souligne le chargé de communication avant de poursuivre: «Aussi, l’augmentation de la sole fourragère et l’amélioration de la productivité, en suivant les itinéraires techniques, l’ensemencement des prairies et parcours, la fertilisation, permettront de développer la production fourragère et augmenter par là même, substantiellement, les effectifs de vaches laitières à travers l’accroissement des disponibilités alimentaires, du bétail et accroître ainsi la production du lait».