Pour amener les autorités à accélérer la procédure de leur relogement, les habitants de Diar Echems bloquent la route

Bouamama, Bouraba, Benzermane, Bouchaïr, Djenan Laâzab, ce sont là des familles pour qui posséder un logement a la valeur d’une renaissance.

Et pour cause, ces mêmes familles subsistent dans l’une des cités les plus délabrées d’Alger, en l’occurrence le quartier Diar Echems d’El Madania. Leur nombre dépasse les 300.

Ces familles constituent le dernier lot des résidents de Diar Echems auxquels les autorités locales n’ont pas encore attribué de logement, à l’instar de leurs voisins qui en ont bénéficié il y a quelques années de cela.

Las des promesses des autorités, blasés et éreintés d’évoluer encore dans un quartier où les immeubles menacent ruine à tout moment, ce qui reste encore comme habitants à Diar Echems, au nombre d’une quarantaine environ, ont bloqués, hier matin, l’axe de circulation menant des Annassers vers Bir Mourad Raïs.

Leur manifestation se voulait un ultime cri d’alarme à l’endroit des responsables de la daïra afin de les sensibiliser davantage quant à l’urgence de solutionner leur problème de logement.

«On a eu vent, à travers les journaux, qu’une opération de relogement au bénéfice des derniers habitants de Diar Echems devait s’effectuer le 15 de ce mois de juin. Or, cette échéance est désormais derrière nous et rien n’a encore été décidé nous concernant. Raison pour laquelle nous nous sommes mobilisés pour investir la rue aujourd’hui (ndlr, hier) dans une action pacifique pour sensibiliser les autorités et les amener à nous extraire des conditions de vie déplorables dans lesquelles nous évoluons au quotidien.»

Ces propos sont lancés à l’unisson par une poignée de jeunes de Diar Echems que nous avons rencontrés à l’intérieur même de ce quartier.

La manifestation qu’ils ont observée a suscité l’intervention d’un important renfort d’éléments de la DGSN, qui a été dépêché sur les lieux pour parer à d’éventuels dérapages.

Au bout de quelques minutes de pourparlers, les policiers ont pu convaincre les protestataires de mettre fin à leur initiative, les assurant qu’une audience leur sera accordée au niveau de la daïra.

Audience qui devait avoir lieu en début d’après-midi d’hier, à en croire les propos des jeunes de cette cité. ces derniers nous ont informé, en outre, de la désignation d’une délégation d’une dizaine de personnes pour plaider leur cause.

Les quelques habitants que nous avons rencontrés ont tenu à nous faire visiter leur logis, insistant sur leur exiguïté.

Pour certains, il s’agit de caves se trouvant au bas des immeubles qui menacent ruine à tout moment. L’environnement immédiat de ces habitations est des plus insalubres, avons-nous constaté de visu.

Les canalisations d’évacuation sont éventrées et les eaux usées se déversent directement dans les appartements.

Le risque de maladies est omniprésent, tout comme celui de l’insécurité qui menace la quiétude de ces habitants dès la nuit tombée.

Karim Aoudia