Pour améliorer la sécurité alimentaire,3 milliards de DA aux céréaliculteurs

Pour améliorer la sécurité alimentaire,3 milliards de DA aux céréaliculteurs

«L’agriculture algérienne est une agriculture privée»

Un million d’individus opèrent dans la filière céréales et 10 milliards de dollars y sont brassés.



Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a appelé jeudi, à Alger, les acteurs de la filière des céréales en Algérie à travailler en synergie pour contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire du pays. «Travailler en synergie devient plus que nécessaire, c’est impératif, que ce soit pour l’intérêt de chaque acteur que pour toute la Nation», a déclaré le ministre lors d’une réunion d’évaluation de la campagne labours-semailles, qui a regroupé pour la première fois tous les acteurs de la filière (producteurs, transformateurs, Ccls, Oaic, chambres d’agriculture, et Eriad). Le nombre de personnes opérant directement dans cette filière est d’environ un million, alors que ses différents segments gèrent un potentiel et des flux équivalents à 10 milliards de dollars, a souligné Benaïssa. «C’est une force énorme qu’il faudrait mettre au service du développement d’une filière moderne», a-t-il dit, appelant les acteurs de la filière à utiliser cet atout pour sortir du cloisonnement qui l’a longtemps caractérisée. Le ministre a souligné qu’«il n’y a pas de différence entre le secteur privé et le secteur public d’autant plus que l’agriculture algérienne est une agriculture privée.»

La création du Conseil national interprofessionnel des céréales (Cnic) et six comités régionaux où sont représentés tous les intervenants, du producteur au consommateur, constitue une étape importante dans l’organisation de la filière. «Le travail en synergie entre tous ces acteurs induit la transparence et la volonté d’aller de l’avant», a-t-il encore estimé. Le ministre a cité quelques défis que les professionnels «peuvent relever ensemble» comme l’extension de la superficie emblavée, induisant la réduction de la jachère, l’augmentation de la moyenne du rendement à l’hectare actuellement de 17 à 30 quintaux ainsi que l’augmentation de la superficie irriguée estimée à plus de 100.000 ha pour la hisser à 500.000 à moyen et long terme. Vu les potentialités existantes, les résultats obtenus en matière de production sont positifs mais restent insuffisants, a regretté le ministre. L’intégration des Eriad (ex-sempac) dans l’interprofession devrait renforcer encore plus la filière, notamment après la décision du gouvernement de relancer ces entreprises pour qu’elles contribuent à l’approvisionnement et à la régulation du marché. Par ailleurs, le ministre a instruit les opérateurs concernés de constituer des groupes de travail pour suivre l’organisation et le développement de la filière. Ces groupes chargés de la semence, de l’amélioration des prestations des Ccls, de la qualité et de la productivité, de la production de l’alimentation de bétail et le développement des assurances doivent présenter des rapports avant la fin de l’année en cours en vue d’élaborer une feuille de route à suivre pour développer encore plus la filière. Benaïssa a cité quelques indicateurs attestant du poids socio-économique de cette culture qui occupe les deux tiers de la superficie arable estimée à 8,6 millions/ha.

Dans son intervention, le directeur général de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), Nourreddine Kehal, a affirmé que plus de 3 milliards/DA de crédits ont été accordés à quelque 8 000 céréaliculteurs pour la campagne 2011-2012. Il a indiqué que «Toutes les dispositions ont été prises pour assurer le meilleur déroulement de la campagne labours-semailles» qui a démarré début octobre dernier. «Les conditions d’encadrement technique, économique et climatiques relativement favorables qui ont prévalu jusqu’à présent laissent présager une bonne campagne labours-semailles», a ajouté le directeur de l’Oaic, Kehal. La superficie emblavée pour la campagne 2011/2012 est estimée à environ plus de 3,3 millions d’hectares dont 145.800 ha consacrés au programme de multiplication de semences.

Les volumes de semences mobilisés au titre de cette campagne «sont suffisants pour faire face aux objectifs arrêtés», a indiqué encore Kehal. Il a souligné que le niveau de vente de semences réglementaires, enregistré à ce jour, est de 1,3 million de quintaux, en hausse de 13% par rapport à la campagne précédente. Quant aux fertilisants, la filière a mobilisé 1,1 million de quintaux d’engrais (phosphaté et azoté) pour satisfaire aux besoins des céréaliculteurs.