Cet organe consultatif devra être mis en place dans un mois et sera composé « d’universitaires, de cadres du secteur et des acteurs ayant une expérience dans ce domaine ».
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a annoncé, hier, la création, prochainement, d’une agence consultative nationale pour l’application de la nouvelle politique d’industrialisation du bâtiment. « C’est une idée que nous allons soumettre au Premier ministre. Elle est nécessaire pour définir l’organisation et le fonctionnement de ce nouveau processus d’industrialisation du bâtiment », a indiqué Abdelmadjid Tebboune, en marge de la clôture des journées d’étude sur l’industrialisation du bâtiment, tenues à Alger. Cet organe consultatif devra être mis en place dans un mois et sera composé « d’universitaires, de cadres du secteur et des acteurs ayant une expérience dans ce domaine ». Affirmant « la prise en considération » de toutes les recommandations des ateliers tenus à l’occasion de ces journées d’étude, à travers l’introduction « de clauses dans les contrats des marchés de la construction », le ministre s’est également engagé à « réviser les textes de manière à valoriser et à avoir des bureaux d’études capables de maîtriser la technique du bâtiment industriel ».
« La modernité doit gagner le secteur », a-t-il insisté. Le lancement du processus du bâtiment industriel sera suivi par la prise d’un certain nombre de mesures pour éviter l’anarchie dans le secteur. A ce titre, le ministre a précisé que ce processus sera appliqué « dans les zones qui connaissent une pression sur le logement ». Il a révélé également la promulgation d’un décret « interdisant la construction en hauteur dans l’extrême sud du pays ». Sur les 6.000 entreprises activant dans le secteur du bâtiment, seulement une centaine est éligible à ce nouveau mode de construction. L’Etat sera le premier initiateur de ce processus vu que le département de Tebboune vise à faire augmenter la part de marché du secteur public.
« Il n’est pas question de revenir au monopole de l’Etat dans la construction, mais on assurer 10 à 15% des réalisations du secteur », a indiqué le ministre, précisant que « l’Etat doit être la locomotive pour servir d’exemple pour les investisseurs ». Tebboune a appelé les autres entreprises à « plus de perfection et au renforcement de leurs moyens pour mieux se placer sur le marché ». « L’évaluation finale des entreprises va se faire sur la base de la formation et des moyens mis en place sur les chantiers », a-t-il soutenu. Interrogé sur la régularisation des constructions du secteur public réalisées durant les années 1980, le ministre a précisé qu’« elles ne sont pas anarchiques ou illicites, mais souffrent du problème du non-transfert réglementaire ou financier des documents fournis à l’époque par l’administration locale aux domaines ».
Cette situation a fait que ces appartements ne peuvent pas être vendus, car leurs occupants n’ont pas d’acte de propriété. « Les sites sont connus. D’ici à la fin de l’année, nous allons régulariser et corriger la situation des OPGI et de l’ENPI dans toutes les wilayas », a promis Tebboune. Sur le relogement des habitants des bidonvilles et des logements précaires, le ministre a affirmé que tous les sites dont les occupants ont été relogés ont été récupérés par son département. « Nous avons récupéré les sites rasés et les entreprises sont sur place pour éradiquer définitivement les bidonvilles », a indiqué Tebboune, précisant que « l’Etat va promulguer une législation rigoureuse sur l’empiétement et le détournement des biens de l’Etat ».
Les principales recommandations des ateliers s’articulent autour de la nécessité d’élargir le bâtiment industriel à toutes les formules de logement et aux équipements, l’utilisation des différents matériaux et le respect des normes sismiques et d’entretien. Les participants ont insisté sur « l’implication des architectes » dans toutes les étapes du processus de construction et appelé à l’élaboration d’une charte nationale sur « la spécificité régionale ». Ils ont appelé aussi à l’amendement de l’arsenal juridique, notamment le code des marchés publics et la loi sur l’urbanisme, qui freine le développement du secteur.
Nouria Bourihane