Chouette ! Fini la grogne sociale ! Fini la récréation. Le mécontentement social vit ses dernières heures en cette année de 2018. Les enseignants retournent déjà aux crèches pour la garde de nos morveux. Les médecins regagnent de même leurs boucheries. Et le gouvernement qui donnait la fallacieuse impression d’être débordé sur tous les bords par les syndicats de pain en grève depuis plusieurs semaines, reprend graduellement mais surement la situation en main. Et ce n’est pas l’imam du ministère de l’éducation qui a ramené les esprits égarés à la raison. Que nenni ! Encore moins la démonstration du speech de si-Hmed du Rnd devant les ‘’fawdawiyines’’ de l’Algérie profonde ; lui-même à la recherche d’un alibi pour son existence. Le secret de la réussite de la sphère politique dans le rétablissement du calme est ailleurs. Il remonte à la mouture de la loi de finances par les stratèges venus interdire entre autres l’importation de la viande et dont le prix se volatilise pour osciller deux billets de taureau, non sans donner des ailes aux tubes digestifs. Ce qui par conséquent fait rabattre la société sur le poulet, aujourd’hui revenu à de meilleurs sentiments faisant les yeux doux à la majorité des bourses, tout en calmant les ardeurs. Il n’y a qu’à voir par un jour d’aïd par exemple, la posture comportementale d’Algérien. Quelqu’un ayant fait le sacrifice d’un mouton sort après le melfouf pour prendre de l’air, en tenant un cure-dent, une cigarette, en caressant la bedaine qui lui fait voir de toutes les couleurs et le passer par un expert comprenant tout sujet, y compris la physique quantique. Par contre, un Algérien qui se contente de poulet, ne fait pas de cinéma, rase le mur, se fait tout petit, ne se mêle pas de politique, ne veuille pas, dort à une heure avancée, pour se réveiller tôt le matin et aller au boulot sans faire d’histoires. Voilà pourquoi il faut tabler, à la vue du prix de la viande hachée autrefois du pauvre mais aujourd’hui de plus en plus hors de portée, alors que le kilo de poulet se fait de plus en plus modique, que 2019 s’annonce calme et sans napalme.
Ilies Benabdeslam