Le comité interprofessionnel de la filière avicole doit remettre au ministre de l’Agriculture et du Développement rural une plate-forme de revendications. Le versement de subvention, la mise en place d’un système de régulation et une TVA à 7 % figurent parmi les doléances des aviculteurs.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Les représentants des aviculteurs tirent la sonnette d’alarme. Le président du comité interprofessionnel de la filière avicole, les producteurs d’œufs et de viandes blanches font face à une grave crise. «La situation que nous traversons actuellement est moins grave que celle que nous avons subie en 2007. Mais les choses risquent de s’aggraver. Si les pouvoirs publics prennent en charge nos revendications, je pense qu’il y aura possibilité de maîtriser la situation», a indiqué Mohamed Laïdouni qui était, hier, l’invité de l’émission matinale de la Chaîne III.
Les doléances des aviculteurs seront présentées jeudi au ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. La baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) appliquée sur la matière première est l’un des points essentiels. «Nous estimons qu’une TVA à 17 % est bien trop élevée. Nous souhaitons qu’elle soit revue à 7 %», a souligné le président de ce comité.
Les aviculteurs souhaitent également bénéficier de subventions «à l’instar des céréaliculteurs et des producteurs de lait cru». Mohamed Laïdouni a dénoncé la spéculation appliquée par les importateurs de maïs et de soja, matières cotées en Bourse qui entrent directement dans l’aliment des poulets

. Selon lui, les opérateurs privés ont revu à la hausse le prix de la matière première dès l’augmentation de la tonne de maïs et de soja en Bourse. «Ce n’est pas normal puisque les quantités mises sur le marché actuellement ont été réceptionnées avant cette hausse.» Mohamed Laïdouni a précisé que ce secteur est détenu à 70 % par des importateurs privés.
«Actuellement, la différence de prix entre le privé et le public (Onab) est de 3 000 da la tonne.» L’intégration de la filière avicole dans le système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac) figure également dans la plateforme de revendications.
«Il est nécessaire de mettre en place un mécanisme de régulation du poulet dans le cadre du Syrpalac, à l’exemple de ce qui se fait avec la pomme de terre. Nous devons pouvoir stocker les surplus de production et les mettre sur le marché lorsque la demande dépasse l’offre.» Pour Mohamed Laïdouni, ce système permettra aux producteurs des viandes blanches de bénéficier d’un revenu constant durant toute l’année et d’en finir avec la spéculation que subissent périodiquement les consommateurs.
«Nous estimons le prix de référence entre 160 et 170 DA le kilo. Cela devrait permettre à assurer à l’éleveur une marge constante. Nous devons éviter la flambée des prix. Il est inconcevable que le poulet atteigne 400 DA le kilo», a souligné le président du Comité interprofessionnel de la filière avicole.
T. H.