L’Algérie continuera à importer de grosses quantités de poudre de lait en dépit de l’ambitieux plan de développement de la filière lait initié depuis une quinzaine d’années par les pouvoirs publics. En effet, le ministère de l’Agriculture, qui a la charge d’assurer l’autosuffisance en la matière par la mise en place du PNDA (plan national du développement agricole), vient d’attribuer un accord provisoire à douze négociants étrangers.
C’est par l’entremise de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) que le département de Nouri s’apprête à finaliser des accords définitifs avec trois sociétés hollandaises, deux françaises, deux suisses, une singapourienne, une néo-zélandaise et trois autres sociétés d’Allemagne, de Pologne et d’Irlande. Ces sociétés, pour la plupart des «intermédiaires et négociants» dans le commerce de la poudre de lait, ont répondu à l’«appel international restreint» lancé en 2014. Entre autres heureux élus, l’on peut citer le groupe hollandais Hoogwegt qui se présente fièrement comme un «groupe mondial sur le marché des produits laitiers, avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 milliards d’euros». Ce qui a fait dire à un analyste économique que la valeur marchande de cette société équivaut «ou presque» à la facture d’importation de lait estimée à 1,91 milliard de dollars. «Il serait plus judicieux à notre Fonds national d’investissement de racheter carrément ce groupe hollandais que de s’accrocher à lui comme éternel client», ironise l’analyste. Selon les statistiques des Douanes algériennes (Cnis), la valeur globale des importations de l’Algérie en produits laitiers est estimée à 1,91 milliard dollars en 2014, contre 1,13 milliard de dollars en 2013, en hausse de 69,4% .