L’Algérie ne rappellera pas son ambassadeur en Syrie et n’a pas exprimé de réserves sur les décisions adoptées, samedi, par le Conseil des ministres de la Ligue arabe. Elle est favorable à l’arrêt des violences et contre l’intervention étrangère.
Samedi, le Conseil de la Ligue arabe a décidé la suspension, à partir du 16 novembre, de la participation de la Syrie à toutes les réunions de l’organisation panarabe et de ses instances tant que le plan arabe de sortie de crise, proposé début novembre par la Ligue arabe, n’aura pas été mis en oeuvre.
Le Conseil a également appelé ses membres à rappeler leurs ambassadeurs à Damas. Mais décidément ces menaces de sanctions adressées à l’encontre de la Syrie ne semble guère en mesure de changer la position algérienne, favorisant l’arrêt de l’effusion de sang et l’engagement d’un dialogue entre les parties en conflit.
L’Algérie qui craint la réédition d’un autre scénario libyen avec l’entrée en scène du Conseil de sécurité et de sa machine de guerre le Nato, ne rappellera pas son ambassadeur en Syrie, car pour Alger, l’issue au conflit syrien passe par la poursuite des discussions avec Bachar el-Assad afin de le pousser à lancer une procédure de dialogue avec l’opposition.
«L’ambassadeur d’Algérie en Syrie et l’ambassadeur de Syrie en Algérie sont tous les deux les bienvenus et ils vont continuer à travailler dans un esprit le plus fraternel et le plus positif qui soit», a déclaré, hier à Alger, Mourad Medelci, lors d’un point de presse animé conjointement avec son homologue égyptien, Mohamed-Kamel Amr, à l’issue de leurs entretiens. «Il n’est pas question pour l’Algérie de mettre en oeuvre cette disposition qui permet d’ailleurs à chaque pays de prendre sa décision de manière souveraine», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il dira qu’il est de la sagesse de renforcer actuellement les relations avec Damas que d’opter une stratégie d’isolement. «Bien au contraire, plus que jamais le moment est aujourd’hui au renforcement de la relation avec le gouvernement syrien pour mettre en oeuvre plus concrètement encore le plan que nous avons adopté, le 2 novembre dernier, au niveau de la Ligue arabe», a souligné le chef de la diplomatie algérienne, précisant que l’Algérie plaide pour le renforcement de «la relation avec le gouvernement syrien pour mettre en oeuvre plus concrètement encore le plan que nous avons sorti, le 2 novembre, au niveau de la Ligue arabe ».
Interrogé sur des informations rapportées par certains médias et qui font état de la désapprobation de l’Algérie des décisions du Conseil de la Ligue arabe en votant non au document final et que le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, aurait levé la séance pendant que l’Algérie soulevait la question de la validité juridique de la démarche panarabe, Mourad Medelci s’est montré surpris et a tenu à apporter fermement son démenti. «Vous me voyez très surpris. Il s’agit d’une pure invention.
Nous avons pris la parole à la fin de la séance. Le Secrétaire général nous a répondu et c’est seulement après cela que la séance a été levée. Donc je vous invite à apporter un démenti clair. Il n’ y a absolument aucune relation entre la vérité telle que nous l’avons vécue et ces allégations, a expliqué le ministre.
Par ailleurs, le chef de la diplomatie a tenu à précisé que l’Algérie et l’Égypte avaient émis de réserves sur la feuille de route, élaborée par le Comité ministériel de suivi de la crise syrienne. «Si le document n’a pas été refait, l’Algérie aurait quitté le Comité. Nous (Algérie et Égypte) avons tout fait pour que la sortie de crise soit arabo-syrienne, afin d’éviter toute intervention étrangère en Syrie.
Hamid Mohandi