Port obligatoire du tablier Des élèves refoulés, les instructions de Benbouzid bafouées

Port obligatoire du tablier Des élèves refoulés, les instructions de Benbouzid bafouées
port-obligatoire-du-tablier-des-eleves-refoules-les-instructions-de-benbouzid-bafouees.jpg

La scène s’est passée au nouveau CEM du quartier Amara de Cheraga à Alger : Les élèves qui n’ont pas porté leurs tabliers en cette première journée de la rentrée scolaire ont été refoulés de l’école.

Une procédure qui va à contre sens des instructions du ministre de l’Éducation nationale qui avait instruit récemment les directeurs des établissements de ne pas renvoyer les élèves mais plutôt de convoquer leurs parents.

Revoilà la question du tablier qui refait surface. Hier, première journée de la rentrée scolaire au niveau du nouveau CEM du quartier Amara de Cheraga, des élèves qui n’ont pas porté leurs tabliers ont été refoulés.

Pourtant, l’instruction du ministre de l’Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, était clair : il n’est pas question de priver des cours les élèves ne portant pas de tabliers.

Le premier responsable du secteur indiquera que ces derniers (directeurs des établissements scolaires) doivent faire preuve de compréhension à l’égard des parents d’élèves.

Contacté sur cette question, le chargé de communication du Conseil national autonomes des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, soulignera que les directeurs des établissement ne devaient en aucun cas renvoyer les élèves, d’autant qu’il s’agit de la première journée de la rentrée scolaire.

Le renvoi des élèves ne s’étant pas encore procuré cette tenue, a-t-il martelé, est une fausse solution.

Selon notre interlocuteur, les responsables du secteur doivent procéder au niveau des écoles au recensement des élèves nécessiteux afin de les aider à se procurer cette tenue mais aussi toutes les affaires scolaires frappées, cette année, d’une cherté sans précédent. C’est ainsi qu’il a plaidé, comme éventuelle solution, pour l’augmentation de la prime de scolarité fixée aujourd’hui à 3 000DA.

À quelques différences près, le coordinateur du Syndicat national autonomes des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) Meziane Meriane, soutient, mordicus, que l’amélioration du niveau des élèves passe impérativement par l’amélioration des conditions de vie des ménages.

Pour lui, il n’est pas du tout facile pour une famille, dont le Snmg ne dépasse pas les 15 000DA, de répondre aux besoins de leurs enfants en matière de fournitures scolaire. Par simple calcul, le coordinateur du Snapest annoncera que la cherté des affaires scolaires et autres habits oblige chaque famille à débourser 5 000DA pour chaque enfant.

Il convient de souligner à titre de rappel que le ministre de l’Éducation nationale avait promulgué le 22 juin de l’année écoulée une instruction portant obligation du port du tablier et l’unification des couleurs pour les différents paliers de l’enseignement, (bleu pour les garçons et rose pour les filles).

Il a expliqué cette mesure par le souci d’encourager et de promouvoir des valeurs telles que la discipline, la bonne conduite et la bonne tenue à l’intérieur de l’école algérienne. Sauf que cette décision n’est pas sans évoquer la grogne des enseignants.

Ces derniers ont estimé que le port du tablier, mais surtout l’imposition des couleurs aux élèves est loin d’être la bonne décision. À leurs yeux, la problématique de l’école algérienne ne réside pas dans le port ou pas de cette tenue.

Les enseignants estiment que des questions plus importantes ont besoin de réponses claires de la part de la tutelle.

Mieux encore, selon ces derniers, la question du tablier est purement et simplement une diversion du département de Benbouzid afin d’éviter les points focaux, notamment ceux relatifs au volet pédagogique et autres conditions de travail des enseignants.

Aujourd’hui, le constat est connu de tout le monde : surcharge des programmes, emplois du temps saturés sans omettre la problématique de surcharge des classes. Un allégement des programmes a été opéré par le passée par le ministère sans pour autant arriver à en finir avec ce problème qui risque de faire encore parler de lui cette année.

Amokrane Hamiche