Des documents remis aux voyageurs « à la criée » comme dans un souk, scanners en panne… telle est la triste réalité du port d’Oran dont les victimes ne sont autres que « nos » émigrés de retour vers leurs pays d’accueil, France et Espagne principalement.
Ces anomalies, lorsqu’elles sont rapportées par des journalistes, ont toujours valu à leurs auteurs les foudres de guerre de l’administration portuaire qui ne manque souvent pas de rappeler à la corporation le respect du sacro-saint principe de l’éthique et de la déontologie.
Or, il se trouve que cet amer constat n’est pas le fruit de l’imagination d’un journaliste en mal de sensation, mais bel et bien celui d’un haut responsable de l’Etat en la personne du secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger, M.Halim Benatallah.
En effet, le représentant du gouvernement qui a effectué, dimanche, une visite «inopinée» dans l’un des plus grands ports du pays, a du être confronté à cette terrible réalité dont les raisons ne sauraient s’expliquer que par l’amateurisme des uns et les rapports mensongers des autres.
M.Benatallah qui a relevé d’emblée le manque de coordination entre les différents services, a été sûrement sidéré de constater que pour le départ vers Almeria (Espagne), programmé «normalement » pour 13 heures, sur les 1 100 passagers et 270 véhicules, seuls 48 avaient pu être enregistrés à…14 heures, induisant de facto un retard considérable du départ du navire qui n’a finalement pris le large que vers 17 heures.
La cause à l’origine de ce retard serait d’ordre technique liée à la panne d’un des deux scanners et à l’inadaptation aux normes requises de celui en exploitation, selon les explications fournies à M.Benatallah, ce qui est un comble pour une entreprise comme l’EPA qui acquiert des joujoux technologiques à coups de milliards en devises fortes sans pouvoir, ni les entretenir, ni encore moins les mettre aux normes universelles.
Sous d’autres cieux, la panne de ces instruments de travail incontournables dans les établissements portuaires, aurait valu aux personnes censées les faire fonctionner ou les maintenir en l’état des sanctions très sévères. Mais bon passons ! Pire encore, le secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale, a dû encore tomber des nues en constatant que la réalité du terrain « contraste totalement avec celle décrite par le comité de facilitation local ».
A en croire la dépêche de l’APS rapportant la visite « inopinée » de M.Benatalalh, ce dernier a été tout simplement berné par des rapports mensongers que lui auraient transmis cette structure selon lesquels les « les conditions de départ et d’arrivée des émigrés étaient bonnes, ainsi que le temps de traitement était lui aussi acceptable ». Les auteurs de ce rapport mensonger, seront–ils sanctionnés ?
Salimi Elhouari