Port d’Oran: De vieux pneus dans les 4 conteneurs

Port d’Oran: De vieux pneus dans les 4 conteneurs

P160522-09.jpgLe coup a été fomenté par un importateur ayant tenté de berner les douaniers d’Oran en faisant une fausse déclaration.

C’est le retour à la case départ, l’importation par des Algériens de «détritus» et rejets européens, très précisément des rebuts provenant de la France. De tels crimes économiques ne sont contre toute attente pas près de prendre du recul. Les coups de cette nature se succèdent à titre répétitif.

Le dernier en date remonte à hier lorsque les inspecteurs et contrôleurs des douanes près le port d’Oran en charge du contrôle et du dédouanement des importations ont saisi quatre conteneurs de 40 pieds pleins à craquer de plusieurs milliers de différents types et catégories de pneumatiques usagés.

La marchandise provenait de l’Hexagone, la France. Le coup a été fomenté par un importateur ayant tenté de berner les douaniers d’Oran en faisant une fausse déclaration de l’importation à partir de la France de pneus neufs et de haute qualité destinés à tous les types de véhicules.

Or, le contraire s’est produit. Le pot aux roses a été découvert lors que les agents douaniers optèrent pour le contrôle visuel en ouvrant le premier conteneur. Grande a été leur stupéfaction lorsqu’ils tombèrent nez à nez avec une marchandise ne répondant à aucune norme de qualité. Dans sa supercherie, l’importateur a usé et abusé en tentant son coup dans le seul et unique but de duper les douaniers en faction et leur faire admettre que son importation est réglementaire, telle que stipulée par la législation algérienne réglementant le commerce extérieur en interdisant catégoriquement l’importation des pièces de rechange et autres objets usagés baptisés localement au nom de la «casse».

L’importateur, finaud dans sa trouvaille, n’a rien imaginé de mieux à faire pour dissimuler son coup que d’orner l’ouverture principale des conteneurs par des dizaines de pneus neufs alors que l’intérieur était bourré de marchandise ne servant à rien hormis son rejet dans les décharges publiques dès qu’elle est débarquée du port vers l’entrepôt de l’importateur.

La gabegie a été mise à plat dès l’ouverture du premier conteneur. Idem pour le reste des conteneurs qui ont été examinés méticuleusement. Sur le champ, les agents douaniers sont passés à l’action répressive en saisissant d’abord, la marchandise avant d’établir un dossier détaillé d’une telle affaire à remettre entre les mains des justiciers devant trancher du cas de l’importateur qui fait désormais l’objet de poursuites judiciaires reposant sur la fausse déclaration de son importation. La même procédure a été sur le champ suivie par la pénalisation dudit commerçant en lui infligeant une amende forfaitaire égale à 3 milliards de centimes. Ce n’est pas tout. Ledit commerçant continue à faire l’objet d’enquête ouverte sur plusieurs fronts devant aboutir essentiellement sur la fuite des capitaux vers l’étranger.

Car, la facture colossale d’une telle transaction à la fois interdite et frauduleuse a été conclue entre l’importateur et le fournisseur européen en la payant avec la devise européenne, l’euro, dont le financement revient de droit aux banques algériennes après que l’importateur présente son dossier détaillant la nature exacte de ses importations. Ce n’est un secret pour personne, le commerce extérieur fait l’objet d’un contrôle rigoureux ces derniers temps vu les coups «bas» opérés par des importateurs aux dépens des banques finançant les opérations d’importations à coups de plusieurs millions d’euros. Aucun n’est près d’oublier de sitôt la célèbre histoire de la fausse déclaration sur l’importation du papier d’impression opérée récemment à partir de la Chine. La facture d’une telle transaction, scindée en deux opérations, était estimée au montant égal à 8 millions d’euros. Plusieurs conteneurs ont été embarqués à bord d’un bateau ayant pris la destination du port d’Oran. Dans cette affaire, les agents douaniers n’étaient pas dupes dans l’exercice de leur profession puisqu’en passant au contrôle visuel de la marchandise importée ils tombent nez à nez avec des conteneurs emplis des différents types de rocs «importés» à partir d’un pays asiatique.

A quand la prise de conscience? D’autant que la sévère crise économique est aux aguets! Des importateurs de telle sorte ne semblent plus se soucier des aléas d’un quelconque choc économique puisqu’apparemment leurs comptes bancaires sont garnis de la monnaie européenne qu’ils ont transférée à partir de l’Algérie vers les banques étrangères. Les récentes révélations du Panama papers continuent à dévoiler graduellement les multiples facettes de cette large partie du trafic sacrifiant l’économie algérienne sur l’autel de l’investissement et de l’importation tout en fuyant les impositions fiscales en plaçant l’argent sale dans le paradis fiscal.