Port de l’emblème Amazigh : Contrôle judiciaire pour trois manifestants à Oran

Port de l’emblème Amazigh : Contrôle judiciaire pour trois manifestants à Oran

Benachour Abderrahmane, Naït Hocine Sofiane et Ayad Younès, les trois hirakistes interpellés vendredi dernier pour port du drapeau amazigh, ont été mis sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction de la 7e chambre du tribunal correctionnel de Cité Djamel à Oran.

Lors de leur arrestation à l’issue de la 32e marche, deux brandissaient l’emblème berbère alors que le troisième portait le maillot de la JSK, soit un vêtement officiel agréé par les instances du football, comme l’a souligné une des avocates. Déjà remontés contre le comportement violent de certains policiers ce vendredi-là, les avocats du collectif de défense du hirak ont dénoncé la désinformation des responsables de la sûreté de wilaya.

“Avant l’interpellation musclée des manifestants revendiquant la libération de leurs trois camarades, des représentants de la police nous avaient assurés qu’ils allaient être relâchés. Or, si Benachour Abderrahamne, insuffisant rénal, a effectivement été libéré pour qu’il puisse prendre ses médicaments, les deux autres ont finalement été mis en détention jusqu’à aujourd’hui”, a regretté l’un des avocats. Pour rappel, l’interpellation des trois hirakistes vendredi a donné lieu à un rassemblement de manifestants devant le siège de la sûreté de wilaya. Après un face-à-face quelque peu tendu, la police a décidé d’interpeller les trois manifestants pour attroupement illégal et atteinte à l’ordre public.

Depuis le début de la contestation en février, au moins dix personnes font l’objet de poursuites judiciaires essentiellement pour “atteinte à l’intégrité du territoire national”, délit prévu par l’article 79 du code pénal que la justice croit déceler derrière le port du drapeau amazigh. Sept sont sous contrôle judiciaire, deux en liberté provisoire et un vendeur de drapeaux sous mandat de dépôt poursuivi pour une autre affaire de droit commun.

S. Ould Ali